Le marché couvert Zoudj Ayoun, l'un des plus grands de la capitale, vient de rouvrir après une fermeture de plus de trois mois. Véritable repère commercial pour des milliers de citoyens, notamment de femmes, ce bazar a bénéficié de travaux de rénovation décidés par les services de wilaya. Considéré comme un point noir à la place des Martyrs, ce marché, bien qu'autorisé, était l'exemple type d'un immense bidonville anarchique, où l'on proposait à la vente, pêle-mêle, toutes sortes de marchandises. Depuis sa réception, en ce début de semaine, ce marché affiche un nouveau visage. Il n'y a plus de fils électriques raccordés anarchiquement ni de feuilles de zinc trouées ou autres crevasses rendant la chaussée infréquentable. En fait, ce marché couvert a été refait et aménagé à l'intérieur et à l'extérieur, de façon à lui donner un cachet moderne et attractif, tout en veillant scrupuleusement au respect des conditions d'hygiène et de sécurité. La toiture, a-t-on constaté, est faite d'une matière transparente et solide, bien agencée, donnant un aspect esthétique aux lieux. Ce qui constitue une rupture avec le toit de fortune, constitué d'objets hétéroclites, ayant terni durant des années cette place mythique. A l'intérieur, le désordre et l'anarchie d'antan ont laissé place à une organisation impeccable. Les locaux ont été repeints et les appendices qui pendaient çà et là enlevés. Plus aucun fil ou autre accessoire n'importune les clients. Si une bonne partie des locaux ont ouvert leur rideau aussitôt les travaux terminés, d'autres attendent encore leur approvisionnement en marchandises. «Nous avons tout vendu, parfois au rabais, la veille de la fermeture du marché. On voulait récupérer notre argent, on croyait que les travaux allaient durer éternellement», raconte un commerçant. Selon lui, «la réception du projet sans trop tarder a été accueilli avec un grand soulagement par les marchands, notamment les pères de famille dont ce commerce est le seul gagne-pain». Il est à rappeler que la réhabilitation de ce marché entre dans le cadre du plan d'aménagement de la capitale, notamment sur le tracé du métro. Outre ce marché, sis en pleine place des Martyrs, des travaux similaires ont été entamés au niveau du square Port-Saïd ; mais là, c'est toujours le statu quo. En fait, après la démolition des commerces et des kiosques, l'on a abandonné les lieux, au grand dam des commerçants et de leurs clients. Pour rappel, à la place du square, tous les commerces ont été rasés ou interdits, les vendeurs de produits d'artisanat exercent sous des chapiteaux. Ce qui n'est pas pour améliorer les choses, d'autant que le chantier est à l'arrêt et «la place est restée vide, nue et sans âme».