En dépit de la sonnette d'alarme tirée par des spécialistes en infectiologie quant au nombre effarant de paludéens enregistrés particulièrement dans les wilayas frontalières avec les pays endémiques, dont Tamanrasset, Adrar et Illizi, beaucoup reste à faire par les autorités qui continuent d'obtenir des chiffres qui donnent le tournis. À elle seule, la wilaya de Tamanrasset a enregistré 620 cas de paludisme l'année dernière. Toute en invitant les voyageurs à prendre plus de précaution lors de leurs déplacements vers les pays africains endémiques, le chef de service de maladies infectieuses de l'établissement public hospitalier de Tamanrasset, le Dr Elias Akhamok, a tenu à préciser que les cas relevés, dont quatre personnes décédées, sont tous importés. Durant les premiers mois de l'année en cours, indique notre source, le même hôpital a enregistré une dizaine de nouveaux cas. Ce qui est normal puisque c'est à partir du second semestre de chaque année que cette maladie se propage en raison des précipitations saisonnières que connaît cette région saharienne. Donc c'est à cette période que la malaria connaît des pics. Pour y faire face, les spécialistes préconisent de mener des campagnes de dépistage, afin de développer des moyens de lutte contre les larves de ce parasite qui serait à l'origine du décès de 2 millions de personnes par an dans le monde. Sur le plan de prévention, il est aussi recommandé de se procurer des insecticides et de procéder à l'assèchement des étangs et lagunes. Toutefois, la réalité est tout autre, notamment à Tagrambait (15 km de Tamanrasset) et El Barka (10 km d'In Salah) où on vit quotidiennement sous la menace du paludisme en raison du déversement des eaux usées. Du côté de l'EPH, on a appris qu'une quinzaine de médecins ont été formés aux méthodes de lutte contre cette maladie. Ce sont eux qui mènent des enquêtes entomologiques et des campagnes antipaludéennes lancées dans les communes de In Salah, In Mguel, Tine Zaouatine et In Guezzam. Evoquant la prophylaxie, le Dr Akhamok, également président de l'ordre local des médecins spécialistes, a fait savoir que l'hôpital assure la prise en charge des malades. Selon notre source, le traitement est dispensé gratuitement par l'hôpital. Les cas simples sont pris en charge au service des urgences. Quant aux cas compliqués, ils sont hospitalisés durant une période de 3 à 7 jours afin de leur prodiguer les soins et le traitement nécessaires. Pour rappel la wilaya a enregistré un chiffre record en 2012 où l'on avait relevé plus de 800 cas de paludéens.