Après l'engagement du groupe français Total et son partenaire espagnol Repsol dans des poursuites judiciaires contre l'Algérie et Sonatrach, réclamant une «réparation» de 180 millions d'euros, c'est au tour du groupe gazier allemand Linde Gas Algérie, spécialisé dans la production et la commercialisation des gaz industriels et médicaux, de leur emboîter le pas en envisageant une action similaire contre l'Algérienne des eaux (ADE). Selon des sources proches de cette dernière, le PDG du groupe allemand en Algérie, Pierre Chevallier, qui dirige Linde Gas depuis 2011, a saisi officiellement, en mai dernier, le gouvernement algérien et le directeur général de l'ADE, Zidane Merah, sur son intention de saisir le Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (Cirdi). «Le groupe Linde Gas, actionnaire majoritaire à 66% de l'ex-Entreprise publique économique du gaz industriel (EPE GI) et 34% pour Sonatrach en remplacement de la SGP Gephac, réclame plusieurs centaines de millions d'euros représentant un contentieux relatif à la construction, depuis l'année 2002 jusqu'à 2006, des stations de dessalement au profit de l'Algérienne des eaux (ADE)», révèlent les mêmes sources. Elles affirment, par ailleurs, que «le groupe Linde Gas affiche, néanmoins, sa préférence pour un règlement à l'amiable à travers une notification de conciliation préalable à l'arbitrage». Présent en Algérie depuis les années 1970, Linde Gas est un groupe allemand de droit privé et droit algérien. Il est spécialisé dans la production, la distribution et la commercialisation de gaz industriels et médicaux. En juillet 2007, il a acquis 66% du capital de l'Entreprise publique économique du gaz industriel (EPE GI). En novembre 2014, le groupe Sonatrach a obtenu 34% des actions détenues et transférées par la SGP Gephac. Parmi ses importants projets en Algérie, la fourniture en 1979 d'unités de séparation des gaz de l'air au complexe d'El Hadjar de Annaba. Le groupe contrôle actuellement dix unités de production, de distribution et de commercialisations de gaz de l'air (oxygène, azote et argon), de l'acétylène, de l'anhydride carbonique, du protoxyde d'azote, de l'air comprimé et mélanges gazeux. Il dispose également d'une longue expérience dans la réalisation et l'entretien d'installations d'équipements hospitaliers et matériel cryogénique. En 2013, plusieurs de ses cadres avaient été auditionnés par les services de sécurité dans le cadre d'une enquête ouverte sur des informations portant sur le transfert illégal des dividendes. Ce que nie catégoriquement le Français Pierre Chevallier, qui dirige Linde Gas Algérie depuis 2011. Pourquoi cet acharnement pratiquement en une même période des investisseurs étrangers de droit privé et de droit algérien sur l'Algérie ? Force est de souligner que l'Algérie est toujours engagée devant le même Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements dans une procédure qui l'oppose au milliardaire égyptien Naguib Sawiris le patron d'Orascom, la maison-mère de l'opérateur télécoms Djezzy. Une autre procédure d'arbitrage économique est en cours. Il s'agit du groupe canadien S. M. International Construction Inc. En 2011, la compagnie Air Algérie l'avait chargé de réaliser son nouveau siège pour un contrat avoisinant 83 millions d'euros. Le projet est à l'arrêt depuis juin 2013, résilié par Air Algérie. Le groupe canadien avait depuis engagé une procédure d'arbitrage international. SMI réclame plus de 90 millions d'euros de dommages et intérêts.