Amazir est en plus dédié au défunt Aziz Djemmame, l'un des fondateurs du festival constantinois et architecte d'une amitié sincère et constructive développée entre sa ville et, à travers elle, toute l'Algérie et sa culture d'un côté et Aka Moon et l'essentiel des jazzmen belges d'un autre. Avec ce merveilleux hommage, Fabrizio Cassol et cie soulignent leur amour pour leur ami disparu à la fleur de l'âge, et jettent un pont de plus dans les liens désormais solides avec ce coin du Maghreb. Amazir est aussi le douzième album studio venu couronner quinze années d'une carrière époustouflante qui a éclairé de nouveaux horizons pour le jazz et toute la musique contemporaine. A travers les dix morceaux de l'album, les compositions de Fabrizio Cassol sont restées proches de celles de la pièce In real time ou celles du dernier Guitars, sorti en 2002, livrant une musique aussi organique que cérébrale, complexe mais aussi mélodique, nerveuse et spontanée comme le rock mais profonde et recherchée aux avant-postes du jazz avant-gardiste. Amazir reste dans le calibre des précédents grâce aux phrasés déchaînés du saxophone de Fabrizio, et aussi à la vigueur qu'imprègnent les tempétueux Michel Hatzigeorgeou à la basse et Stéphane Galland à la batterie. Le titre éponyme de l'album inaugure d'ailleurs le voyage et s'annonce comme un manifeste. Plusieurs étoiles de la nébuleuse akamoonienne se sont invitées à l'occasion. Comme d'habitude. A la fluidité et l'élégance du jeune guitariste brésilien Nelson Veras s'ajoutent la douceur de la voix et la flûte de Magic Malik, la subtilité du pianiste Fabian Fiorini et aussi la complicité du trombone de Robin Eubanks. En dépit des titres faisant référence à Cuba, les rythmes et les sonorités qui distinguent l'île de Compay Secundo demeurent discrets contrairement aux précédents albums consacrés à la musique des pygmées Aka de l'Afrique centrale (Aka Moon) ou carnatique de l'Inde du sud (Akasha, Ganesh). Amazir marque aussi le début d'une nouvelle collaboration avec un nouveau label en quête d'un parfait équilibre entre une liberté artistique jalousée jusqu'aux ongles et un pragmatisme commercial qui ne peut être ignoré. Amazir, c'est 75 minutes de bonheur pur qui confirment, cependant, le talent du trio et son rôle de leader responsable dans l'évolution et la dynamique qui fait bouger la sphère jazzistique nouvelle. Dimajazz sur Canal Algérie La chaîne satellitaire Canal Algérie diffusera à partir de demain (dimanche 29 octobre) un long reportage sur le festival international de jazz de Constantine Dimajazz. Le reportage composé de cinq épisodes et réalisé par Radia Boulemaâli a été filmé lors de l'édition 2005 du festival. A travers les interviews des artistes, les séquences de concerts et les images des coulisses, la journaliste a tenté de montrer la naissance d'un grand événement culturel à Constantine et le début d'une grande aventure pour ses initiateurs de l'association Limma. Un film à ne pas rater. Dimajazz de Radia Boulemaâli Dimanche 29 octobre 2006 à 17h 30 et tous les dimanches sur Canal Algérie