Le printemps musical sera aussi brillant cette année grâce aux étoiles du jazz qui prendront part au Dimajazz. La troisième édition du Festival constantinois qui fait des racines, se tiendra en mai sur la scène remise à neuf du palais de la culture et promet déjà de faire mieux que la précédente. On a envie alors de dire tant mieux, car les fidèles n'en demandent pas moins et sont très attachés à ce moment unique qu'ils se sont appropriés. Le volet artistique du festival est déjà bouclé, annoncent les organisateurs de Limma qui s'activent depuis des mois pour les besoins des préparatifs. La grande nouvelle est incontestablement celle du retour du groupe belge Aka Moon qui a fait un tabac l'année dernière et tissé des liens très puissants avec le public grâce à une performance étonnante et un concert des plus mémorables. Aka Moon reviendra en compagnie du guitariste americain David Gilmore (aucun lien avec le leader de Pink Floyd) présent à côté des guitaristes Pierre-Van Dormael et Prasanna sur le dernier album du groupe intitulé à juste titre Guitars. De Belgique toujours, le guitariste Peter Hertmans qui a accompagné Greetings From Mercury l'année dernière, viendra cette fois avec un trio composé également du fameux batteur italien Bruno Castelluci et le contrebassiste Sal Larocca. Dans la catégorie des abonnés au Dimajazz, Karim Ziad revient lui aussi en mai, mais non pour diriger ses amis d'Ifrikia. Cette fois, notre Karim national revient derrière le guitariste français d'origine vietnamienne et avec lequel il a réalisé l'album Maghreb and Friends, sir N'Guyen Le. Le bassiste Michel Alibo, coqueluche du public constantinois, fera aussi partie du trio très attendu dans registre plus jazzy que celui d'Ifrikia et consacré au projet Hendrix. Le programme est truffé de belles surprises comme d'habitude et cette tendance à ouvrir les portes a des musiciens d'origine algérienne qui ont brillé ailleurs, mais qui demeurent inconnus chez nous est confirmée. Après Mourad Benhammou, qui a inauguré avec brio l'édition précédente, c'est au percussionniste Guem que revient la charge d'ouvrir le festival cette année. Né à Batna, Guem installé en France depuis les années 1960, est devenu une référence incontestée dans l'univers des percussions après avoir côtoyé la crème des jazzmen européens et américains. Pour les profanes, le générique de l'émission « ça se discute » peut fournir une idée sur l'art de ce génie de la percussion. Dans un autre registre, une formation, qui ne cesse de multiplier les succès à travers le monde sera aussi du voyage. Les Suisses de B. Connected qui déploient un jazz mêlant la tendance « easy leastening » de la Californie et le style urbain de New York ont confirmé leur participation tout comme les Marseillais de MAM menés par la chanteuse accordéoniste Vivianne Arnoux. Le jazz local sera représenté par le groupe Sinouj qui revient à la scène vient de bénéficier d'une formation sur l'improvisation avec le saxophoniste d'Aka Moon, Fabrizio Cassol. Les organisateurs réservent d'autres surprises au public et ont choisi cette fois de faire un break au milieu de la semaine du festival avec une journée « day off » qui sera animée probablement par un grand beuf sur l'esplanade du palais de la culture. Les Workshops, devenus une tradition dans les événements de l'association Limma sont aussi prévus cette année et seront dirigés par les jazzmen participants. Enfin, les organisateurs attendent toujours l'apport des autorités centrales et locales pour ficeler financièrement cet événement devenu une valeur sûre pour les Constantinois.