L'essor démographique et la croissance économique ont diversifié et accru les préoccupations environnementales. L'anarchie de l'urbanisation a compliqué la gestion des villes et donc celle des déchets urbains. Selon M. Benmansour, directeur de l'Environnement de la wilaya de Tlemcen, « leur volume, devenu important, connaît une évolution exponentielle. Leur nature a aussi varié avec de plus en plus de déchets ménagers spéciaux parce que toxiques, inflammables ou même explosifs, tels les solvants, les acides, les produits chimiques de la photographie, les pesticides, les tubes fluorescents, les peintures, les colles et résines, les détergents, les piles et accumulateurs et les médicaments non utilisés. » Selon notre interlocuteur, l'organisation en place dans les municipalités, limitée à l'enlèvement irrégulier des déchets et à leur mise en décharge sauvage, est devenue incompatible avec une gestion respectueuse de l'environnement et du cadre de vie qui suppose « une collecte sélective, régulière et complète, une valorisation par un recyclage des déchets récupérables et un traitement de ceux qui ne le sont pas. » Quand on sait que toute industrie est génératrice de pollution, l'on est en droit de se poser des questions sur la prise en charge effective de ce volet. Cependant, croyons-nous savoir, le plan national de gestion intégrée des déchets ménagers et assimilés (PROGDEM) organise et met en valeur ces modalités de prise en charge. Dans la wilaya de Tlemcen, les études pour la concrétisation de ce plan sont achevées ou engagées au niveau de quatre communautés urbaines regroupant quatorze communes dont Tlemcen, Maghnia, Remchi et Ghazaouet. Nous en citons pour exemples la communauté urbaine du grand Tlemcen qui englobe Tlemcen, Mansourah, Chetouane, Aïn Fezza et Amieur qui a été dotée d'une installation de traitement par enfouissement des déchets, à Ghazaouet, des travaux de réhabilitation des équipements de dépollution du complexe d'électrolyse de zinc et l'installation nouvelle de neutralisation des rejets liquides et l'installation d'une décharge industrielle étanche, les eaux usées de la ville de Maghnia drainées par l'oued Ouerdefou sont traitées par la station d'épuration communale d'une capacité opérationnelle de 150 000 équivalents habitant, les effluents de la maïserie ne sont plus déversés dans l'oued Abbes, depuis le retrait de l'autorisation de rejet. La station d'épuration étant confiée à la société SOTRAMO. Quant aux autres sources de pollution industrielle dans le périmètre, elles concernent des établissements équipés de dispositifs d'épuration. Les valeurs de leurs rejets sont contrôlées par des analyses épisodiques. Enfin, la protection et la valorisation du littoral de la wilaya, qui s'étend sur un linéaire de 73 km et qui représente 6% de la façade maritime du pays, constituent un autre volet important des préoccupations du secteur. M. Benmansour conclut : « Au plan de l'organisation, l'institution en charge du secteur a abandonné le statut d'inspection au profit de celui de la direction au sein du conseil de wilaya. Elle est consolidée par une maison de l'environnement appelée à promouvoir les comportements respectueux du cadre de vie et une station d'observation et de surveillance de l'environnement. »