Des acteurs de la société civile de Béjaïa appellent à un rassemblement en hommage à Amira Merabet, brûlée vive lundi 5 septembre à El Khroub. Le rassemblement se tiendra samedi prochain devant la stèle du défunt journaliste et écrivain Saïd Mekbel, au centre-ville de Béjaïa. Dans leur appel, les initiateurs de cette action parlent de la nécessité de s'élever en chœur contre la violence faite aux femmes qui prend des tournures effrayantes et dramatiques. «Venez nombreux avec votre cœur, une bougie, un message et une fleur pour dire non à la violence», lit-on dans leur appel. Ce rassemblement prévu à Béjaïa est le quatrième du genre depuis l'annonce du décès d'Amira Merabet des suites de graves brûlures infligées par son agresseur, qui est toujours en cavale. A l'appel de citoyens et d'internautes, de vibrants hommages ont été rendus à Amira Merabet lors de trois rassemblements organisés le 10 septembre dans trois grandes villes du pays, à savoir Alger, Constantine et Oran. Les participants à ces rassemblements ont vivement dénoncé ce crime et appelé à l'arrestation de l'auteur de cet acte effroyable et à sa condamnation à une peine exemplaire. Agée de 34 ans, Amira Merabet a été agressée le 28 août par un homme qui l'a aspergeé d'essence et l'a brûlée vive. Cette violence inouïe nous rappelle une autre victime de la barbarie, Razika Cherif, 40 ans, assassinée le 8 novembre 2015 à Magra (M'sila), renversée par un automobiliste dont elle avait refusé les avances. Ce crime avait également mobilisé la société civile. Des marches ont été faites dans la localité de la victime pour dénoncer l'impunité dont jouissent les agresseurs et les assassins de femmes. La violence à l'égard des femmes, sous toutes ses formes, ne cesse d'augmenter. Les cas de maltraitance, de harcèlement sexuel et d'agressions physiques parfois mortelles se comptent par dizaines de milliers. Les ONG nationales et internationales tirent la sonnette d'alarme en s'appuyant sur des chiffres effarants. Mais rien ne semble avoir été fait pour arrêter ce fléau qui ronge la société.