L'Office national des droits d'auteur et droits voisins a organisé hier, à la maison de la culture Taos Amrouche de Béjaïa, une rencontre-débat avec la communauté culturelle locale autour de la question des droits d'auteur et droits voisins. Il s'agit du premier rendez-vous d'un long programme de rencontres tracé par l'ONDA à travers plusieurs régions du pays, informe-t-on. Etaient présents des artistes, des auteurs, des musiciens dont Kamel Hemmadi, et des producteurs. Pour le directeur de l'ONDA, Samy Benchikh, qui a animé la rencontre conjointement avec des collaborateurs de l'organisme qu'il dirige, celle-ci a deux objectifs : rendre compte et faire l'évaluation des activités de l'office en compagnie des artistes et auteurs, et permettre par là même à ces derniers de faire part de leurs préoccupations. En gros, cette rencontre peut s'apparenter à une journée de formation et de sensibilisation au profit des artistes destinée, à la fois, à les imprégner de leurs devoirs et droits et de persuader d'autres d'adhérer à l'office. Dans un contexte culturel et artistique émaillé par le piratage, le plagiat et des dépassements de tous genres à l'encontre des œuvres et des artistes, l'ONDA se présente comme l'organisme idoine pour y mettre fin. Les activités de l'ONDA se répartissent en deux «métiers», explique Samy Benchikh, qui consistent en la récolte de l'argent, et ce à chaque fois que les œuvres d'esprit sont exploitées, à l'exception de l'argent issu des œuvres non documentées, et en la distribution de cet argent. Selon le responsable, l'ONDA compte 17 000 adhérents, dont 6000 en droits voisins. Et de rappeler aux présents les avantages de déclarer leurs œuvres : «Depuis 2014, l'ONDA distribue un million de dinars. Ce qui est bon signe, c'est que même les jeunes chanteurs et groupes, tels que Freeklane, ont franchi le pas et perçoivent désormais leurs droits. L'autre avantage, c'est que nous percevons désormais les droits de la copie privée, cette redevance issue des nouvelles technologies. Elle nous permet de multiplier les droits d'auteurs par trois.» Une convention avec Google D'après Samy Benchikh, la somme des droits d'auteurs est passée de 2,5 à 7 millions de dinars grâce aux dividendes de la copie privée. Cette somme est répartie, explique-t-il, comme suit : 30% aux droits d'auteur, 40% aux droits voisins et le reste, 30%, à la promotion de la culture. Grâce à cette dernière tranche, «nous sommes en train de sauver des festivals qui allaient disparaître à cause des coupes budgétaires». Les responsables de l'ONDA ont par la suite répondu aux questions des artistes. Ils étaient nombreux à prendre le microphone pour faire entendre leurs doléances. Retraite, plagiat, exclusion des droits, piratage…, tout y était. A propos du plagiat et de la reproduction des œuvres sur le Net et les médias, Samy Benchikh a informé qu'une convention a été signée avec Google sur les droits de l'Algérie sur les œuvres de ses artistes. «Nous sommes la dixième société au monde à signer une convention avec Google. Désormais nous percevons un pourcentage sur les recettes publicitaires engrangées sur des œuvres algériennes», a-t-il indiqué. Quant à la retraite, le responsable a expliqué les modalités d'accès à cette dernière, avant de s'étaler sur l'épineuse question du piratage qui est loin d'être résolue dans notre pays, tant la vente illicite d'œuvres et le téléchargement fleurissent. A ce propos, Samy Benchikh dira : «Le piratage est un phénomène si répandu et difficile à enrayer que nous avons dû faire appel à la force publique. La police et la gendarmerie prêtent main forte à nos agents qui font face à des agressions sur le terrain.»