Le bureau de la chaîne arabe Al Djazira à Alger vient d'être provisoirement fermé par le ministère de la Communication. La décision signifiée mardi au correspondant de la chaîne qatariote, Mohammed Daho, n'est accompagnée d'aucune explication sur les motifs de cette fermeture, si ce n'est, selon ses déclarations, une vague allusion à « une réorganisation en cours du travail des correspondants étrangers à Alger ». Contacté, le porte-parole de la chaîne au Qatar a fait part de son incompréhension de cette décision. « Nous attendons plus de précisions de la part des autorités algériennes aujourd'hui pour pouvoir nous faire une meilleure opinion et réagir en conséquence », a déclaré Hamad Ballout. Certains estiment que le gel de l'activité d'Al Djazira à Alger est lié à la diffusion, mardi dernier, d'une émission sur la situation en Algérie où la parole a été donnée à de fervents opposants à la politique de réconciliation nationale prônée par Bouteflika, ainsi qu'à des militants des droits de l'homme et d'anciens officiers de l'armée algérienne qui ont critiqué le rôle joué par les généraux durant la décennie noire. D'autres pensent que la suspension serait en rapport avec la couverture de l'attentat contre la centrale électrique d'El Hamma le 21 juin dernier. Récusant catégoriquement ce qu'il a qualifié de « supputations », un responsable au ministère de la Communication impute la décision de gel des activités d'Al Djazira à Alger à un « manquement à la loi » de la part de Mohammed Daho, le correspondant de la chaîne. « Al Djazira a été autorisée par le gouvernement algérien à activer à Alger, c'est un acte de souveraineté nationale. Le correspondant a enfreint la législation et c'est pour cela que l'activité de la chaîne a été momentanément suspendue », a déclaré notre interlocuteur se refusant, toutefois, à fournir de plus amples détails. Le cas Al Djazira n'est d'ailleurs pas unique puisque plusieurs correspondants de médias étrangers, à l'instar des correspondants d'El Arabia, de MBC et du journal français Le Figaro se trouvent actuellement dans l'impossibilité de faire leur métier faute de renouvellement de leurs accréditations. Questionné sur cet aspect, le responsable du département de la Communication s'est contenté de dire que la question a été prise en charge par le Conseil du gouvernement qui s'est tenu hier.