La hache de guerre semble désormais enterrée entre le Syndicat national des professeurs chercheurs hospitalo-universitaires (SNCHU) et le groupe de professeurs chefs de service contestataires de la première instruction du Premier ministre mettant fin au poste de la chefferie de service des professeurs âgés de 65 ans et fixant le départ à la retraite à 70 ans quel que soit le grade de l'hospitalo-universitaire et soutenue par le SNCHU. L'assemblée générale du SNCHU tant attendue et où l'on redoutait un débat houleux s'est finalement déroulée dans la plus grande sérénité. Ce qui a permis aux différents intervenants de poser calmement tous les problèmes inscrits à l'ordre du jour à savoir le retard du versement du salaire des maîtres assistants, la progression de carrière, le droit au congé scientifique, les conditions de travail à l'hôpital, le concours du maître de conférence A, les recours et la revalorisation de la retraite des hospitalo-universitaires. Un point qui a suscité un long débat et a abouti à la mise en place d'une commission constituée des représentants des différents grades, à savoir les professeurs chefs de service, les maîtres assistants et les membres du syndicat, pour proposer une fourchette fixant l'âge pour le départ à la retraite et la réévaluation de la pension de retraite jugée jusque-là «infamante». «Le départ à la retraite doit être conditionné par la réévaluation de cette pension. C'est une injustice de partir à la retraite avec 55% de son salaire. Avec cette pension, on pousse les gens à la précarité. On veut partir dans la dignité», sont unanime à souligner les professeurs chefs de service. Cette commission sera donc chargée, d'une part, d'élaborer des propositions pour régler définitivement ce problème de retraite et de mettre en place les modalités nécessaires pour la libération des postes de chefferie de service. Elle sera installée la semaine prochaine sous la responsabilité du doyen de la faculté de médecine et président de la conférence nationale des doyens, le Pr Salaheddine Bendib. Les hospitalo-universitaires ont alors exigé la mise en place de textes réglementaires qui régiront de manière claire et transparente la corporation dans le cadre de la loi et au même titre que les universitaires des différentes branches et les cadres de la nation. «Pourquoi un ministre de la République bénéficie d'une retraite complète avec une progression alors qu'un hospitalo-universitaire se retrouve avec une pension amputée de moitié ?» s'est-on interrogé. Les membres du SNCHU ont ainsi relevé que la revendication a toujours été brandie et estiment que les hospitalo-universitaires «ont également le droit d'exiger une prime de départ à la retraite comme c'est le cas des cadres des entreprises nationales». A propos des points relatifs à l'organisation des concours, au tirage au sort des membres du jury et aux recours, les intervenants ont insisté sur l'impartialité du syndicat qui doit exiger de l'administration la transparence et défendre les intérêts moraux et les droits professionnels de la corporation. Le bureau du SNCHU a donc approuvé les propositions des uns et des autres et s'engage solennellement à élaborer avec l'aide de tous une feuille de route portant toutes les revendications. Les instructions du Premier ministre sont dans l'attente d'une mise en application ou simplement d'un gel définitif.