Comment faire pour briser l'indicible disette culturelle qui se serait définitivement installée dans la région du Sud-Ouest ? Eternelle question qui revient chaque année à la même période. La maison de la culture de Béchar a quand même pris l'initiative d'élaborer un programme d'été s'étalant sur une durée de 10 jours pour combattre l'inertie et l'épouvantable monotonie, caractérisées par l'absence de loisirs et la joie de vivre. La maison de la culture, qui tente tant bien que mal de combler ce vide culturel, a organisé des soirées musicales à travers quelques communes de la wilaya en direction des familles qui n'ont pu rejoindre le littoral pour y passer des vacances à cause, souvent, de la précarité sociale. Frustration Beni Abbès (pourtant site touristique), Lahmar, Boukaïs et Béchar sont les communes ciblées par la maison de la culture ; les soirées animées par une troupe musicale de la région ont été fortement applaudies et les populations des localités enthousiasmées. Mais la frustration se trahissait nettement sur les visages, car ces populations sont assoiffées de musique et de spectacles devenus rarissimes par les temps qui courent. Il faut avouer que l'enfermement dans les maisons à longueur de journée est devenu pesant et source d'une véritable angoisse pour les familles. Le programme concocté, quoique maigre sur le plan de la durée face à la forte demande, n'est pas pour autant signe annonciateur d'une prochaine reprise des activités culturelles ; il est juste destiné à égayer les soirées de nombreuses familles en cette période des grandes chaleurs où les journées sont particulièrement harassantes pour la femme au foyer. Ce qu'il faut savoir, c'est qu'à partir de 12h toute la ville semble plongée dans une profonde léthargie : les commerces sont fermés et les rues de la ville dévorées par le soleil brûlant régnant majestueusement sur l'agglomération endormie. Les rares personnes qui osent s'aventurer dehors avant 17 h, comme pour défier la loi immuable de la nature, réaliseront très vite leur « erreur » et, assommées par une chaleur implacable et insupportable (plus de 45°C à l'ombre), rejoignent dare-dare leur foyer.