De Blida à Béchar, en passant par la Kabylie, l'été caniculaire n'aura pas apporté quelques airs festifs pour ceux qui ne peuvent se déplacer hors de leur localité faute de moyens. L'activité culturelle s'y fait très rare pour ne pas dire inexistante, et aucun menu ficelé dans le cadre d'“Alger, capitale de la culture arabe”, une manifestation censée occuper tous les espaces du pays, n'est parvenu jusqu'à ces endroits qui, semble-t-il, sont rayés de la mémoire de nos décideurs. Il y a quelques jours le directeur de la culture de la ville de Blida, se lamentait du désordre qui régnait dans son secteur et suppliait à ce qu'on lève les pouces afin de redresser cette situation par “ la mise en œuvre de procédures pratiques urgentes pour la réhabilitation des potentialités humaines existantes ” avait-il indiqué à l'APS. Ce responsable parlait bien sûr des moyens matériels, et non pas d'espace ou de créativité artistique. Ces défaillances culturelles sont flagrantes du fait que “ le budget octroyé à la direction équivaut aux subventions budgétaires d'une seule association culturelle ” a-t-il relevé ajoutant que le nombre d'associations culturelles existant dans la wilaya et qui brillent par leur absence sur le terrain “ est estimé à 1.700 associations”. Même topo dans la ville de Béchar qui a enfanté quelques noms de la scène culturelle algérienne à l'image de Hasna El Bacharia, El Ferda ou encore du luthiste Alla. Pas d'initiatives, pas d'animation, pas de projet à long terme pour le secteur de la culture qui a complètement disparu du paysage de cette localité qui dispose pourtant d'une infrastructure culturelle répondant à sa dimension de capitale du sud-ouest du pays. Les longues soirées estivales sont ternes et les jeunes Bécharis tout comme les jeunes Kabyles se rabattent alors sur des interminables randonnées faute d'aller à la rencontre d'une quelconque activité culturelle. Les jeunes se rabattent aussi sur les cafés ou les places publiques, leur lieu de convergence n'égalant en rien une brise marine ou un spectacle de qualité. Les sorties nocturnes ou encore les balades en groupes sont loin de compenser l'ambiance festive tant souhaitée, dans une ville où la température diurne atteint des pics. De l'avis de nombre de citoyens, il devient nécessaire de redynamiser le comité des fêtes de la commune de Béchar et d'élaborer, en commun accord avec la direction de la culture et les associations locales, un programme culturel, artistique et de loisirs, qui participerait à faire sortir la ville de sa léthargie culturelle. Si satisfaction il y a, elle viendrait cependant de l'initiative prise par le secteur de la jeunesse qui a organisé, durant les mois de juillet et d'août, à la piscine semi-olympique de Béchar-Djedid, les “ jeux sans frontières ”. Ces jeux ont fait la joie de nombreux jeunes qui ont eu la possibilité de mesurer leurs capacités dans un cadre compétitif et surtout convivial. Reste que Béchar mérite, et notamment en pareille période des grandes chaleurs, de recevoir au même titre que les autres villes du pays quelques menus de la grandiose manifestation d' “Alger, capitale de la culture arabe ”, un événement qui passe inaperçu dans Alger, mais qui peut enjouer les citoyens de l'arrière-pays.