Environ «80% des livres parascolaires sont à caractère commercial», a affirmé Idir Achour, porte-parole du Conseil des lycées d'Algérie. Ce syndicaliste, qui met les élèves en garde contre les erreurs que contiennent les anales scolaires, a assuré : «La plupart des éditeurs n'ont pas un comité scientifique qui puisse relire le livre avant sa publication.» De l'avis de cet enseignant, il est temps que ces livres passent d'abord par une commission pédagogique composée de spécialistes en la matière avant de les publier. D'après ses dires, les erreurs relevées sont d'ordre scientifique et la seule victime reste l'élève. A ce titre, «la responsabilité de l'Etat est engagée. La production de livres répond à la même logique que celle de la production des CD musicaux», a-t-il déploré, appelant à l'occasion au retrait des livres contenant des erreurs. «Nous avons relevé des erreurs à la fois dans les données et les solutions», a attesté Idir Achour. Questionné à ce sujet, Bachir Hakam, professeur de mathématiques, a déclaré que les erreurs dans les livres parascolaires ont toujours existé. «Il n'y a pas de sérieux dans l'élaboration de ces livres. On fait du copier-coller», a regretté ce professeur. Les pédagogues ainsi que certains éditeurs ont appelé à la réglementation du marché du livre parascolaire. L'éditeur du livre L'Atlas de géographie de l'Algérie et du monde, publié par Dar El Houda, Kebli Bedih Mustapha, reconnaît que certains livres ne passent même pas par une commission de lecture. Au sujet du livre précité qui fait polémique actuellement, cet éditeur précise : «C'est un livre qui relève de la culture générale, une encyclopédie volumineuse qui n'a rien à voir avec les livres scolaires ni parascolaires.» C'est un livre qui se renouvelle chaque trois ans. La commission de lecture de cet Atlas est constituée d'auteurs et de correcteurs. Le directeur de Dar El Houda avoue que ce livre édité 2009 contient une erreur d'ordre sémantique et une autre d'ordre statistique, précisant que c'est la mise à jour de l'année 2014 qui comporte cette erreur. Faut-il rappeler que ce livre parle de «80% des Algériens sont des Arabes», utilisant le mot «race» pour les désigner. Kebli Debih Mustapha présente ses excuses aux Algériens, précisant que c'est une erreur d'inattention. Un nouveau livre est en cours de préparation. Il sera publié dans les prochains jours. Si un décret exécutif, visant la réglementation du marché du livre parascolaire, est en cours de préparation au niveau du gouvernement, qu'en est-il de ceux relevant de la culture générale comme cet Atlas qui a suscité le mécontentement des Algériens ?