Alors que les résultats de l'enquête, ouverte en juillet dernier sur la mort de deux nourrissons dans une clinique privée à Rouiba après avoir été vaccinés au Pentavalent, ne sont toujours pas dévoilés, le ministre de la Santé, Abdelmalek Boudiaf, décide de changer la formule du vaccin. Dorénavant, la vaccination des nourrissons de deux mois passera de sa formulation combinée de cinq vaccins, à une formulation séparée. Rafik Iddou, père de Laiticia décédée à la clinique des Orangers de Rouiba, affirme que cette décision est une raison pour comprendre que le retour vers la formulation séparée du vaccin des bébés âgés de deux mois est derrière la mort de Laiticia et Maya. Il explique : «Dans ses premières déclarations, le ministre avait affirmé que le vaccin n'avait rien à avoir avec la mort des nourrissons, peu de temps après, ils ont gelé la vaccination au Pentavalent, ils ont limogé le directeur de l'Institut Pasteur et, aujourd'hui, ils ont carrément supprimé le vaccin du calendrier et sont retournés à l'ancienne vaccination. Tous ces faits nous font comprendre que le Pentavalent est derrière la mort de Laiticia et Maya, sauf qu'ils essayent de camoufler la vérité... J'ai été au ministère de la Santé et à l'Institut Pasteur, tous les professeurs que j'ai rencontrés m'ont assuré que le Pentavalent est pour quelque chose dans la mort de nos bébés.» Et de préciser, que jusqu'à aujourd'hui, aucun détail de l'enquête ne leur a été transmis et que les résultats de l'autopsie devraient être divulgués dimanche. Pour sa part, Lyes Merabet, président du Syndicat national des praticiens de la santé publique, pense «qu'il y a des questions à poser au Comité national de vaccination sur les raisons qui justifient le passage du DTC polio + Hib à ce vaccin combiné Pentavalent ? Car la décision n'est pas administrative et ne peut pas être politique. Aussi, il faut s'interroger sur le fait que si on est convaincu que le vaccin n'a rien à voir avec les cas de décès enregistrés, pourquoi donc revenir à l'ancienne vaccination ? Les professionnels de la santé doivent être informés et rassurés pour pouvoir accompagner la mise en place de ces mesures qui touchent à la santé publique et qui ont un impact direct sur la relation de confiance que nous devons absolument préserver avec les citoyens».