Les populations de Botty Sayeh et celles de Sidi Aïssa vivent dans des conditions difficiles. L'incurie sévissant à grande échelle en matière d'exploitation de la steppe, rendue fragile par la surutilisation des parcours et les défrichements récurrents et extensifs, ne semble aucunement fléchir. Elle s'est accentuée plutôt avec l'inconstance des APC qui ne semblent pas appréhender leur rôle dans la préservation du milieu. La situation est alarmante dans les contrées de la commune de Sidi Aïssa et Botty Sayeh, où la dégradation a eu raison de tout le couvert végétal, sa structure du sol s'est disloquée engendrant la désintégration en sable fin qui a envahi les vastes territoires des wilayas de M'sila, Djelfa et Médéa. Notre passage dans ces communes, la semaine écoulée, nous a permis d'appréhender l'ampleur de l'inconscience que connaissent aussi bien les populations rurales de la contrée que leurs responsables. Preuve en est que lors de la visite du wali dans la commune de Botty Sayeh et de ses différentes dechras, les populations et encore moins le P/APC n'ont pas évoqué le problème de la dégradation des parcours, lesquels constituent, faut-il le souligner, l'élément central de l'activité d'élevage et à laquelle s'adonnent la populations. Les formules initiées par le Haut-Commissariat de développement de la steppe (HCDS) pour la récupération et la préservation des parcours ont été symboliques dans cette région, ne présentant que 1362 ha de superficie ayant été plantée sur un total de 59 500 ha, soit 1,8 %. Formules qui ne sont en fait réalisables qu'avec l'aval de l'APC sous la base d'une délibération finalisée par un arrêté du wali. Cette situation de dégradation accrue de parcours des territoires d'El Gatfa, Ouled Rabie, Brarda et Botty Sayeh, qui n'impressionnent aucunement les populations rurales, constitue en fait l'entame d'une véritable catastrophe écologique aux conséquences incommensurables. Aux agissements de l'homme, s'ajoutent la sécheresse de cette saison d'autonome avec ses effets dévastateurs sur le cheptel et les parcours confinant la majorité de la population dans une pauvreté chronique. Les populations d'El Gatfa, Ouled Rabie, Botty Sayeh et Brardi, tétanisées par le caractère calamiteux de leur état, sont en situation de survie et n'aspirent pour la plupart qu'à s'exiler en allant grossir la périphérie de Sidi Aïssa et Aïn Hdjel. Par ailleurs, la population de Botty Sayeh n'en finit pas de vivre le problème de l'eau, qui suscita de la répulsion eu égard à son caractère saumâtre, même si l'avis du DHW diffère de celui de la population en assénant que les analyses ont prouvé que c'est une eau propre à la consommation. Le wali de M'sila qui a fondé son intervention sur la mise en place des conditions de vie à même d'atténuer l'exode et stabiliser la population a magistralement occulté la fragilisation de la steppe et la dégradation accrue des parcours, lesquels constitueront les supports de l'activité économique unique, à savoir l'élevage qui est en phase de disparition. Pour les populations nord-ouest de la wilaya de M'sila, aucun programme de développement n'est venu les accompagner à l'image du programme du Sud (23 communes bénéficiaires) ou le programme du FIDA, destiné à 15 communes du Nord de la wilaya.