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«Il faut s'adapter aux réalités du marché»
Mohamed Said Beghoul . Expert énergétique
Publié dans El Watan le 03 - 10 - 2016

Concrètement, dans quelle mesure la décision qui a été prise par l'OPEP à Alger changera quelque chose dans la situation économique de l'Algérie, à moyen, court et long termes ?
D'abord, par définition, décider une chose, c'est la déclarer, puis s'y tenir avec fermeté. Partant de là, l'OPEP n'a pas pris de décision à Alger et aucun accord n'y a été conclu. Il n'y a eu que des propositions, sans engagement aucun des uns et des autres, d'autant plus que certains pays ne sont pas représentés par des «decision-taker» et ils doivent soumettre ces propositions à leurs gouvernements une fois rentrés chez eux. En plus, on ne prend jamais de décision en réunion informelle qui n'aurait pas eu lieu sans le 15e forum de l'IEF. A Alger, les présents à la réunion sont, peut-être, tombés d'accord pour un accord (éventuel) à Vienne, le 30 novembre prochain, sur l'option de réduire la production OPEP de 750 000 barils par jour (b/j).
Et là, rien n'est encore gagné du fait que ce gap pourrait être facilement compensé par des pays comme la Libye, le Nigeria... qui sont exemptés de la réduction à cause de leur situation économique dramatique. La Libye annonce porter prochainement sa production à 400 000 - 600 000 b/j contre 300 000 b/j actuellement, le Nigeria, qui a perdu sa place de premier producteur et exportateur de pétrole d'Afrique, suite aux attaques sur ses sites pétroliers, se voit dans la nécessité de reconstituer sa production qui a chuté de 20% depuis janvier 2016, soit une augmentation de 400 000 barils/ jour serait attendue. Le Venezuela, qui a toujours appelé au gel, ne verra pas sa production chuter à moins de 2,5 millions barils par jour. Sans oublier l'Irak qui vient de demander à ses IOC's d'augmenter leurs productions et l'Iran qui, à 3,65 millions b/j actuellement, ira jusqu'à 4 millions b/j, etc. Tout compte fait, les volumes additifs attendus au sein de l'OPEP vont étouffer sa prétendue réduction de 750 000 b/j.
En aucun cas le surplus sur le marché (environ 1,6 million b/j) pourrait être suffisamment épongé. Donc, la situation économique de l'Algérie, dépendante du seul prix du baril, va rester telle qu'elle, puisque avec le maintien d'un excédent du brut sur le marché, les prix resteront inférieurs à 50 dollars dans le court terme. Quand aux moyen et long termes, ils resteront conditionnés par les schistes américains. La preuve, depuis juin 2014 on n'a rien pu faire.
L'Algérie produit à peine 1,1 million de b/j, les gains réalisés sur les prix du pétrole ne seront-ils pas minimisés par la baisse de la production ?
Ce n'est pas évident que les gains seront minimisés. Il est supposé que la baisse de la production mondiale s'accompagne d'une augmentation des prix. Quand le prix du baril augmente, même si on produit peu, ça pourrait être intéressant. Si vous produisez 100 barils pour les vendre à 50 dollars le baril, vous encaisseriez 5000 dollars. Et si vous ne produisez que 90 barils pour les vendre à 60 dollars le baril, vous encaisseriez 5400 dollars.
En produisant peu, il est possible de gagner plus. Le gain reste dépendant non seulement du volume produit et vendu mais aussi du prix du marché. Mais ceci c'est «toute chose égale par ailleurs», car si notre quota de réduction (qu'on ignore encore) est compensé par d'autres pays (OPEP ou non-OPEP) les prix chuteront et nos revenus aussi. Il faut donc éviter d'être rigide. Il faut s'adapter aux réalités du marché. Et pour plus de flexibilité, prendre congé momentanément de l'OPEP est recommandé pour notre pays qui n'a d'ailleurs pas de poids dans cette organisation pour laquelle il s'est trop sacrifié depuis son adhésion en 1969. C'est vrai qu'il était une fois l'OPEP. Mais produire beaucoup pour gagner plus, avec un prix bas, est valable pour les pays disposant de réserves et capacités de productions conséquentes, à l'image de l'Arabie Saoudite qui brade son pétrole sur le marché asiatique en vendant beaucoup à bas prix. Cela ne peut convenir à notre pays.
La production des hydrocarbures est justement en train de repartir en hausse, la décision de l'OPEP va-t-elle freiner cet élan et alors c'est le marché interne qui va en profiter ?
Oui, on parle beaucoup d'une augmentation de la production algérienne (pétrole et gaz) entre 2016 et 2020. Selon le ministre de l'Energie, elle augmentera de 30% à l'horizon 2020, mais cela concerne surtout le gaz.
Personnellement, j'ai toujours été favorable à une réduction de la production du pétrole quand les prix sont bas. Il est, peut-être, préférable d'en acheter, à bas prix, et produire et vendre à bon prix. Mais cela nécessite une certaine flexibilité, synonyme d'une sortie momentanée de l'OPEP pour faire ce que bon nous semble. Ceci parce que nous sommes un petit pays pétrolier et chaque baril produit doit valoir son pesant d'or.
Pour revenir au marché intérieur, évoqué dans votre question, tout le monde sait que durant la décennie écoulée, notre production de pétrole a chuté d'environ 17%, ce qui équivaut à 190 000 b/j (ramenés à la production actuelle) et ce sont les exportations qui ont été le plus touchées avec un recul d'environ 25%. L'éventuel quota de réduction qui sera fixé pour l'Algérie à Vienne, le 30 novembre prochain, sera certainement inférieur à 190 000 b/j, auquel cas le marché intérieur sera aussi épargné et c'est toujours les volumes exportés qui vont chuter un peu, mais les revenus pourraient augmenter si les prix s'améliorent.


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