Des dizaines d'habitants de Haret El Oued (quartier de la Rivière) et de Haret Jawad qui lui est mitoyenne, se sont rassemblés, jeudi soir, sur la route de Sidi Okba, axe très fréquenté de la ville de Biskra, pour dénoncer la dégradation de leur cadre de vie dans leurs cités respectives situées en plein centre-ville de la Reine des Ziban. La pénurie d'eau potable, les dysfonctionnements inexplicables du ramassage des déchets urbains, la destruction de l'ancien réseau d'évacuation des eaux usées et sa rénovation catastrophique, selon leurs dires, ainsi que les retards immenses relevés dans l'aménagement urbain, les ont fait sortir de leurs gonds. Au moyen de pneus brûlés et de canalisations en plastique laissées sur place par les entreprises en charge de la réfection du réseau d'assainissement, ils ont bloqué la circulation routière et paralysé l'activité commerciale dans cette partie de la ville, a-t-on constaté. Conséquence de ce mouvement de protestation populaire, le pont du tribunal de Biskra donnant sur El Alia, autre quartier à forte densité d'habitants où est située l'université Mohamed Khider et d'autres institutions, a été interdit à la circulation au grand dam des usagers dirigés par les agents de la Sûreté nationale vers des déviations. Ainsi, les habitants de ces quartiers populaires se rebiffent une fois encore contre ce qu'ils qualifient de mépris (hogra) de la part des autorités locales, dont l'APC et ses élus. «Nous attendons depuis des mois que la situation s'arrange, mais il semble que notre silence est considéré comme un signe d'approbation et de complicité avec ceux qui font mal leur travail. Il est honteux d'obliger des citoyens, pères de famille soucieux de respecter les lois de se révolter sur la voie publique et empêcher les gens de vaquer à leurs occupations, sans être importunés comme aujourd'hui à cause de problèmes qui devraient être réglés depuis longtemps», a souligné l'un des manifestants. «Notre quartier est au cœur de la ville de Biskra. L'eau potable n'arrive pas dans la majorité des maisons, les ruelles sont défoncées, l'évacuation des eaux usées fait défaut, le ramassage des ordures est aléatoire et très vite des tas d'immondices nauséabondes se forment dans tous les coins et l'éclairage public est inexistant», a ajouté un autre habitant de Haret El Oued. «Notre quartier devrait être le plus beau avec des maisons multicolores, des trottoirs aux normes, des routes goudronnées, des arbres et des fleurs partout lui donnant des senteurs de jardins, mais malheureusement les travaux d'aménagement et de réhabilitation confiés à des entreprises incompétentes l'ont transformé en un chantier à ciel ouvert ne semblant pas près de prendre fin», a répliqué un autre habitant.