La grève entamée le 17 octobre à raison de deux jours par semaine risque d'être reconduite sous une forme plus «radicale». Les syndicats autonomes ont poursuivi hier leur grève cyclique contre la réforme de la retraite. La dernière journée de ce mouvement de protestation est une «réussite», se félicite l'intersyndicale regroupant 13 formations autonomes des secteurs de l'éducation, de la santé, de l'administration et de la formation professionnelle. La grève entamée le 17 octobre à raison de deux jours par semaine risque d'être reconduite sous une forme plus «radicale». L'intersyndicale annoncera sa prochaine action de protestation le 29 octobre à l'issue de la réunion des représentants des syndicats regroupés autour de cette revendication. «Après la grève de la résistance pour la dignité, nous sommes déterminés à poursuivre notre mouvement de protestation avec les moyens légaux à notre disposition», soutiennent les représentants de l'intersyndicale. Dans un communiqué diffusé hier, les délégués des différentes formations protestataires ont dénoncé «le ton provocateur et irresponsable du ministre du Travail avec ses déclarations sur la prétendue manipulation exercée par les syndicats de connivence avec les partis politiques pour tromper l'opinion publique». L'intersyndicale dénonce également les menaces de licenciement exercées par des responsables locaux sur des grévistes de la wilaya de Tiaret. Les taux de suivi du débrayage sont restés constants par rapport à la première journée de grève. Dans le secteur de l'éducation, il est de 75,30%, alors que dans les communes il est de 75%, et de de 35% dans l'administration de l'enseignement supérieur. Aussi, 65% de suivi ont été enregistrés parmi les ouvriers professionnels de la santé et 74% chez les praticiens de santé publique (médecins, pharmaciens et chirurgiens dentistes) . Le Syndicat national des vétérinaires estime le taux de suivi à 85%, tandis que le secteur de la formation professionnelle enregistre un taux national de suivi de 52%. Ces chiffres sont contredits par la ministre de l'Education nationale, estimant le taux d'adhésion au premier jour à 19% dans son secteur, alors que le partenaire social l'a évalué à 75% durant la même journée. Dans une déclaration avant-hier à l'Aps, Mme Benghebrit a rappelé que les enseignants grévistes subiront des prélèvements sur salaire, estimant que cette mesure «légale» est connue du partenaire social. De son côté, le ministre de la Santé, Abdelmalek Boudiaf, s'en remet à la justice, «seule habilitée à statuer sur la grève enclenchée par les praticiens de santé publique». Son département «a eu recours à la justice pour statuer sur la grève tout comme elle est habilitée juridiquement à préserver les droits de chacun», a déclaré M. Boudiaf lundi à la presse, non sans préciser que «si la justice donne raison aux grévistes, qu'il en soit ainsi, mais si c'est le cas contraire, alors la loi sera appliquée».