Le secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia, ne veut semble-t-il pas donner du temps à ses adversaires au sein du parti. Contrairement à 2013 où il les a laissés structurer le mouvement qui l'a contraint à sortir par la petite porte, le directeur de cabinet de la présidence de la République réagit promptement cette fois-ci. Il désigne vite ses adversaires et frappe d'une main de fer. En effet, une semaine seulement après la sortie des frondeurs, le patron du RND réunit son bureau national et prononce la sentence contre les quatre têtes de la «pieuvre frondeuse». Selon un communiqué posté, hier, sur le site internet du parti, Ahmed Ouyahia décide de traduire pour des «écarts disciplinaires» les quatre meneurs de la nouvelle contestation, en l'occurrence Tayeb Zitouni, ancien président de l'APC d'Alger-Centre, Nouria Hafsi, Mokhtar Boudina et Smati Zoghbi. «Le bureau national du RND décide de traduire ces quatre personnes devant les commissions de discipline de leurs wilayas respectives pour violation du règlement intérieur du parti, notamment ses dispositions concernant la discipline», précise-t-on dans ce communiqué. Ahmed Ouyahia, lit-on dans le même document, a adressé une note aux secrétaires généraux des wilayas d'Alger, Saïda et Bordj Bou Arréridj dans laquelle il «attire leur attention sur le comportement de certains militants, dont quelques-uns ont eu des postes de responsabilité au sein du parti par le passé». «Ces derniers utilisent leurs anciennes responsabilités pour s'attaquer à notre famille politique, en diffusant des communiqués dans lesquels ils remettent en cause la légitimité de notre cinquième congrès et le travail de la direction de notre parti». Ahmed Ouyahia reproche notamment aux contestataires le contenu du communiqué qu'ils ont signé le 29 octobre dernier, en qualifiant ce geste de «tentative de pression à la veille d'un rendez-vous électoral, dans le but d'attenter à l'image du parti». Dans ce sens, il réitère sa décision «de ne plus se soumettre à la volonté de la minorité», affichant «l'intention de la direction du RND d'en finir avec la dictature de la minorité». «C'est cette dictature qui a provoqué l'anarchie et semé une crise dans la famille du RND qui n'a été sauvée de la dérive que grâce à la détermination des militants», explique également Ahmed Ouyahia. Les frondeurs du RND, rappelons-le, se sont réunis au début de la semaine dernière, à Alger, pour annoncer la mise en place «des instances parallèles du RND à travers les 48 wilayas avant les échéances électorales de 2017». Ces derniers ont été très critiques envers Ahmed Ouyahia, accusé d'avoir «vidé le parti de ses cadres». Les quatre frondeurs n'ont jamais accepté le retour d'Ahmed Ouyahia à la tête du RND, même s'ils se sont soumis aux choix de la majorité. Ils l'ont fait savoir à plusieurs reprises. Nouria Hafsi est même allée plus loin en décidant d'adhérer au front mort-né de Amar Saadani que sa formation politique avait boycotté.