De nombreuses erreurs d'appréciation d'arbitres, d'agressions sur arbitre, de désignations qui soulèvent des interrogations, de résultats de matchs faussés ont été les faits marquants de la 10e journée qui s'est étalée de jeudi à samedi. Des arbitres se sont particulièrement illustrés dans l'exercice des mauvaises appréciations. A commencer par le fédéral Boubekeur Zouaoui qui a privé le DRB Tadjenanet d'un penalty que malheureusement lui seul n'a pas vu. Il n'en est pas resté là puisqu'en cours de partie, il a été agressé par un supporter local qui a pénétré sur le terrain et lui a assené un coup de tête qui l'a envoyé au sol. Suite à ce grave incident, il n'aurait jamais dû reprendre le jeu. Pour des considérations faciles à deviner et que lui seul sait, il s'est relevé et a poursuivi la partie. Il a commis deux fautes graves passibles du frigo et, pourquoi pas, d'une suspension jusqu'en fin de saison à l'instar de celle infligée à l'arbitre international Redouane Necib pour une faute d'appréciation moins grave que celle commise par Boubekeur Zouaoui. Il y a fort à parier que la Commission fédérale des arbitres CFA) sera clémente avec lui vu ses «états de service». L'an dernier, il s'est «sacrifié» lors du match CABBA-OM (Ligue 2) pour que les «honorables» membres de la CFA ne perdent pas la face après avoir «oublié» de désigner l'arbitre de ce rendez-vous. Helalchi, un autre fédéral, a «oublié» de siffler un penalty en faveur de l'USMH et de donner carton rouge à un joueur de l'USMA qui a commis une faute sur un Harrachi à l'intérieur de la surface de réparation. Lui aussi devrait écoper d'une suspension jusqu'à la fin de la saison pour avoir commis une faute d'appréciation. Les arbitres du match ESS-MCO ont vécu des moments difficiles à Sétif. Benbraham et ses assesseurs ne sont pas près d'oublier le calvaire vécu au stade du 8 Mai à Sétif. Insultes, propos grossiers, tentative d'agression ont fusé à la mi-temps et en fin de partie sans que les intéressés ne les mentionnent sur la feuille de match ou le rapport adressé à la CFA. Que dire du 4e arbitre de la rencontre, Bouzar, qui avait officié une semaine plus tôt la rencontre NAHD-ESS ? La CFA est-elle consciente de cette situation, ou est-elle dépassée par les événements ? Vendredi, des arbitres qui ont dirigé une rencontre de Ligue 1 ont dîné aux frais du club auquel ils ont porté chance. Tout cela n'aurait pu se produire sans la complicité de certains délégués et évaluateurs qui couvrent toutes les forfaitures en contrepartie de désignations répétitives et lucratives. Le mot de la fin est consacré à un membre de la CFA rencontré en marge de l'inhumation de l'ancien international Fodil Oulkhiar (5 sélections), un exemple de droiture. Sollicité pour connaître son avis sur la suspension (6 mois) de Redouane Necib et le retrait de son badge d'international, cet arbitre fédéral a répondu : «Que veux-tu qu'on fasse ? C'est un récidiviste que la dictature (comprenez le président de la Fédération, Mohamed Raouraoua, qu'il a pris soin de ne pas nommer) a rayé des effectifs des arbitres. Nous, on ne peut rien faire...» Même pas le droit de protester, de quitter la CFA ? Il a souri. Comme tous les autres, il n'a pas de problème de conscience du moment qu'il se sucre à la faveur des désignations, chaque week-end, qui rapportent des milliers de dinars. Il y a quelque chose de pourri dans le football et l'arbitrage algériens.