Le congrès des experts-comptables, commissaires aux comptes et comptables agréés s'est ouvert, hier matin, à l'hôtel El Aurassi en présence du ministre des Finances, de représentants de fédérations comptables internationales, de dirigeants de banques et d'une forte assistance (environ 450 personnes) et de membres de la corporation. La rencontre a été placée sous le signe de la bonne gouvernance, thématique centrale de l'essentiel des conférences programmées. Il faut d'emblée signaler que ce congrès se déroule dans une ambiance d'unité retrouvée, les différentes composantes de la profession incapables de s'organiser pour des raisons de lutte pour le leadership, ayant réussi à s'unir autour d'une même organisation. L'Ordre des experts-comptables et commissaires aux comptes a pu enfin se constituer, ce qui augure un meilleur avenir pour cette corporation qu'attendent de nombreux et importants challenges. Les enjeux dans un pays qui réforme progressivement sa législation comptable et fiscale pour instaurer un authentique système de marché sont, en effet, très importants, aussi bien pour les entreprises en quête de résultats que pour les 2800 professionnels de la comptabilité et du contrôle de la conformité des comptes chargés d'assister de différentes manières les managers avec le souci de la meilleure gouvernance possible. Les efforts à consentir sont d'autant plus importants que nos experts-comptables et commissaires aux comptes, qui pour la plupart n'existent que depuis l'ouverture économique de 1988, ont un grand besoin de mettre à jour leurs techniques et connaissances restées figées en raison de l'isolement que notre pays a subi durant plus d'une décennie. C'est dire combien la profession a besoin de sérénité et d'unicité de rangs pour avoir des chances de hisser les acteurs concernés au niveau des performances requises par une économie de plus en plus mondialisée, fonctionnant selon des normes comptables tout aussi globalisées. Au niveau de l'Ordre, on est bien conscient que la formation et la mise à niveau sont les meilleurs garants de l'évolution qualitative souhaitée. Un travail a, du reste, été entamé avec un organisme français pour former 60 formateurs, selon le président de l'Ordre. Le travail de refondation des techniques comptables et du contrôle des dépenses publiques doit, du reste, rapidement commencer car l'Etat algérien a décidé d'être plus regardant, aussi bien sur ses propres dépenses (budget de l'Etat) que sur celles de ses entreprises dont nombreuses ont subi des malversations au cours de ces dernières années. La loi sur la programmation du budget de l'Etat (allocations de budgets et dépenses par objectif) qui sera effective, selon le ministre des Finances, dès janvier 2008, devrait instaurer davantage de rigueur dans les dépenses publiques et l'on compte beaucoup sur les experts-comptables et les commissaires aux comptes dont l'intervention est élargie à pratiquement toutes les entreprises (Sarl y compris) pour atteindre l'objectif.