Pour la seconde fois depuis sa prise de fonction, le nouveau secrétaire général du FLN, Djamel Ould Abbès, réunira demain les membres du bureau politique. Ecartée de toute prise de décision, cette instance pourrait connaître un renouvellement partiel de ses membres, qui se verraient remplacer par d'autres. Un «gage de confiance», mais aussi une mesure pour «mieux redorer» l'image du parti à la veille des législatives… Après sa sortie d'il y a une semaine, Djamel Ould Abbès, secrétaire général du Front de libération nationale (FLN) réunira demain pour la seconde fois les membres du bureau politique (BP). Une instance en perte de pouvoirs depuis qu'il a été désigné à la tête du parti. Les indiscrétions des uns et des autres font état d'un probable renouvellement de plus de la moitié de ses membres. «Un gage de confiance à l'égard de tous ceux qui ont été marginalisés ou exclus pour une raison ou une autre depuis l'arrivée de Amar Saadani à la tête du parti. Il est question de réunifier les rangs pour mieux se préparer aux élections de 2017. C'est un des points contenus dans la feuille de route de Djamel Ould Abbès, qui doit également se délester d'au moins la moitié des membres du BP concernés par des affaires de ‘‘corruption'' et ceux qui se sont ‘‘trop impliqués'' dans la sale guerre de Amar Saadani», révèlent nos sources. Il faut dire que le nouveau secrétaire général n'a pas pris de gants pour évoquer publiquement les affaires liées au recours à l'argent sale pour l'achat et la confection de listes électorales, non seulement durant le scrutin de 2012, mais également en prévision des législatives de 2017. Ould Abbès avait même promis de déférer les mis en cause devant la justice en temps opportun. «Lors de sa première réunion avec les membres du BP, Ould Abbès s'était longuement exprimé sur l'avenir du parti et les menaces qui le guettent en raison des pratiques de corruption. Il n'a pas manqué de souligner et de mettre en garde ceux qui font partie de cette liste de corrompus qu'il détient et avec des preuves. Il a clairement déclaré que l'une des conditions de toute candidature aux élections législatives de 2017 est d'avoir été élu, en 2012, avec la casquette du FLN. Ould Abbès ne fait qu'exécuter la feuille de route du Président. Il veut reprendre le FLN avant qu'il ne vole en éclats…», révèlent nos interlocuteurs. C'est d'ailleurs à ce titre que le comité central lui avait donné carte blanche il y a une semaine (lors de la réunion tenue à Alger en présence des députés, sénateurs, mouhafedh et membres du BP) pour veiller à l'élaboration des listes électorales et les valider en prévision de 2017. De fait, le BP se voit écarté de cette opération. Avec la feuille de route de la Présidence et le feu vert du comité central, Ould Abbès pourrait annoncer demain la décision de renouveler une grande partie du Bureau politique, et parmi les partants, beaucoup ont fait partie de ceux que certains désignaient comme «garde prétorienne» de Saadani. A en croire nos sources, ils pourront être remplacés par d'autres personnalités du parti bénéficiant d'une «grande crédibilité» et qui pourraient «redorer» quelque peu l'image du FLN à la veille des rendez-vous électoraux. Il lui restera cependant à régler la question des ministres désignés en tant que membres du comité central, alors qu'ils n'ont aucun passé militant au sein du FLN, et qui se disputent les têtes de liste électorales aux législatives. Lors de sa dernière conférence de presse, le nouveau secrétaire général du FLN avait expliqué à la presse que «leur sort relève des prérogatives du président de la République et président du parti. Il est le seul habilité à statuer sur une telle décision».