Les étudiants de la faculté des hydrocarbures et de chimie de l'université M'hamed Bougara de Boumerdès ne décolèrent pas. Devant le silence de la tutelle, les protestataires se disent décidés à maintenir la pression jusqu'à la signature d'une convention entre leur faculté et les entreprises pétrolières à même de leur garantir de l'emploi après l'obtention de leurs diplômes. Neuf étudiants ont entamé une grève de la faim depuis mercredi pour exiger la satisfaction de leurs revendications. Les grévistes ont passé la nuit à la belle étoile devant l'Institut algérien du pétrole (IAP). Ils y ont installé des tentes de fortune et y ont campé pendant 24 heures avant de se déplacer vers la cité universitaire Boualem Bouiri, où ils poursuivent leur action. Hier, tous les étudiants de ladite faculté (1800 environ) ont organisé une marche – la 2e du genre cette semaine – à partir du rectorat jusqu'au à la direction de la recherche et du développement de Sonatrach (CRD). La procession a scandé tout le long de l'itinéraire des slogans dénonçant «La discrimination appliquée à notre égard dans le recrutement». «On émigre et on souffre, cela est acceptable, mais on refuse que notre avenir soit incertain», ont-ils écrit sur une des banderoles. La marche s'est déroulée sous escorte de la police qui a déployé un important dispositif pour éviter d'éventuels incidents. Les protestataires se sont regroupés devant la direction du CRD durant près d'une heure avant de se disperser dans le calme tout en réitérant leur détermination à poursuivre leur mouvement. «Le recrutement ne se fait pas selon la compétence, mais selon des considérations politiques. Sonatrach exige de nous la carte bleue délivrée par l'Anem de Ouargla et une résidence dans les wilayas du Sud pour nous embaucher. La quasi-totalité de nos camarades qui ont obtenu leurs diplômes ces dernières années sont au chômage. Les firmes pétrolières ne recrutent que les étudiants qui ont suivi leurs études à la faculté des hydrocarbures de Ouargla», dénoncent-ils. Les étudiants affirment qu'aucun responsable ne les a contactés pour essayer de trouver une solution à leur problème. «Pour le, moment il n'y a que le recteur qui a pris langue avec nous, mais la question le dépasse», indique Houcem, un étudiant en 2e année de master. Celui-ci précise que d'autres étudiants ont décidé d'entamer une grève de la faim dans les jours à venir. «Nous nous n'allons pas faire marche arrière. La plupart d'entre nous a obtenu 15/20 au bac. Si ça continue ainsi, aucun d'entre nous ne sera recruté après l'obtention de son diplôme. La tutelle doit intervenir pour réviser les conditions de recrutement dans les wilayas du Sud, sinon on ferait mieux de fermer notre faculté qui forme une moyenne de 400 diplômés par an dans 15 spécialités», s'indigne-t-il.