Chennai, une ville du sud indien, connue jadis sous le nom de Madras, est devenue l'une des plus importantes régions de l'industrie automobile en Inde. Elle compte déjà en son sein plusieurs constructeurs mondiaux, tels l'allemand BMW, le coréen Hyundai, l'américain Ford, les japonais Isuzu et Yamaha et le transnational Renault Nissan. C'est non loin de l'usine de cette dernière que celle de Daimler Trucks s'est implantée à partir de 2009. «Plusieurs recherches ont été faites sur la façon d'intégrer le marché indien et le pénétrer», rappelle Muralidhran N. K., responsable commercial Fuso. Et comme Chennai est une région qui se situe près de l'océan Indien et qu'elle renferme un important tissu de fournisseurs industriels, «elle a été choisie pour l'implantation du site Daimler Trucks», explique Muralidhan. D'abord par le lancement, en 2012, d'un produit dédié au marché local et les pays limitrophes : la marque BharatBenz (BharatBenz, en hindi, la langue officielle de l'Union indienne, Bharat veut dire Inde). Le groupe Daimler, équipé d'un centre de recherche et développement, emploie sur son site un effectif de 3000 salariés et produit 72 000 véhicules chaque année. Pas moins de 40 000 unités de BharatBenz et 5000 Fuso ont été produits depuis 2013. A partir d'avril 2017, ces camions qui sortiront de l'usine —qui produit également des autobus Mercedes Benz — seront en Euro 4. Et pour réduire les coûts, le groupe a notamment veillé à l'utilisation des pièces produites localement. Le taux d'intégration locale est de 85%. Environ 40% des fournisseurs se trouvent dans un rayon de 40 km de l'usine. Les ouvriers qui s'activent pour les différentes tâches de montage de camions travaillent 9 heures par jour. «A partir de ce site, on délivre une qualité globale avec des critères standard avec des fournisseurs qui sont les mêmes que ceux qui sont appliqués en Allemagne», estime le vice-président supplier managment and logistics du groupe, Benjamin Eule. L'usine réunit sur une superficie de 16000 m2 toutes les activités de montage (cabine, peinture, moteurs, transmission, châssis et assemblage final des camions de différents tonnages), de développement des produits, de formation et d'administration Daimler India Commercial véhicule (DICV). Notre première halte lors de notre visite de l'usine à l'invitation de Diamal (CFAO) a été le centre de formation des stagiaire. Le Groupe Daimler forme lui-même ses stagiaires qui devront passer au bout de trois ans par différentes étapes, depuis la formation préliminaire jusqu'à l'obtention d'un diplôme pour espérer figurer dans l'équipe opérationnelle de l'usine. Le site referme aussi une piste d'essai de poids lourds digne de celles qu'on trouve chez les grands constructeurs européens. Tous les produits (les modèles F1, FJ ou TP) passent par ces pistes d'essai. Notre visite de l'usine a été clôturée par le passage par tous les points où sont effectuées les différentes activités de montage jusqu'à la sortie des camions des chaînes. Ce qu'il convient de signaler, c'est que les ouvriers s'acquittent de leurs tâches avec beaucoup de précision, de rigueur en ce qui concerne la production des différents types de véhicules. Et pour cela, Philippe de Condé (managing director Trucks chez Diamal) dit repartir en Algérie avec «un sentiment de fierté». Surtout qu'il a été rassuré aussi pour ce qui est de la future usine Diamal qui devra être opérationnelle dans moins d'un mois. «Pour ce qui du CKD, il y a un accompagnement pour la mise en place de l'usine d'Algérie. Daimler viendra avec ses fournisseurs pour accompagner Diamal», a soutenu le n°2 du groupe. Le responsable commercial Fuso a indiqué, de son côté, que «Daimler est disponibles à accompagner les distributeurs dans le monde. Daimler a discuté de cette disponibilité des fournisseurs à venir investir en Algérie. La priorité est de produire pour le marché algérien et voir par la suite des potentialités pour l'exportation vers d'autres pays de la région.»