A l'occasion d'un meeting organisé à la maison de la culture Malek Haddad à Constantine, le premier secrétaire du FFS a souligné que la crise ne sera jamais résolue par des solutions formelles ou encore des manœuvres qui visent à neutraliser le peuple par l'épouvantail du complot étranger. Les têtes d'affiche du FFS étaient hier à Constantine. Les leaders sont venus rencontrer leurs militants à l'occasion d'un meeting organisé à la maison de la culture Malek Haddad. L'ex-premier secrétaire national Mohamed Nebbou, Ali Laskri, membre de l'instance présidentielle du parti, et l'actuel premier secrétaire national, Abdelmalek Bouchafa, devaient expliquer l'approche du parti sur la crise que traverse l'Algérie et, à l'occasion, booster les troupes en prévision des prochaines échéances électorales. Après l'introduction de la députée Wijdene Hamrouche et le rappel des constantes du FFS par M. Nebbou, le n°1 du parti, A. Bouchafa, originaire de Constantine, a pris la parole pour faire un discours offensif. Avant lui, un cadre militant de Tizi Ouzou, Farid Abdelaziz, avait souligné qu'il n'y a rien dans ce pays contrairement aux apparences et l'existence d'institutions de l'Etat, et qu'après avoir libéré le pays, les militants de la démocratie doivent libérer le peuple et faire face aux tentatives séparatistes qui veulent morceler le pays, notamment la Kabylie. Le décor ainsi planté, M. Bouchafa a pris le relais pour sérier les slogans et les positions du parti : la défense de l'unité nationale, l'intégrité territoriale et la cohésion du peuple algérien, la préservation des acquis et la construction de l'Etat démocratique et social, la solution à la crise multidimensionnelle qui ne peut être que politique, consensuelle et pacifique. L'idée du consensus, placée comme condition sine qua non impliquant y compris le pouvoir en place, est cependant prise à revers dans la suite du discours qui charge le pouvoir en place et le crucifie en tant que «danger sur la nation». «Malheureusement, le pouvoir semble refuser le changement et menace l'avenir des Algériens, surtout les catégories vulnérables. Ce pouvoir s'entête à imposer ses choix avec sa politique unilatérale et autoritaire, la fuite en avant, le bricolage et les campagnes de diversion et de distraction du peuple pour le détourner des vraies questions.» M. Bouchafa saisit naturellement l'occasion pour convoquer l'actualité. Pour lui, «la répression qui s'est abattue sur les travailleurs et les syndicalistes la semaine dernière est le meilleur exemple de cet entêtement». Après avoir exprimé la solidarité du parti avec les travailleurs et les syndicats représentatifs qui luttent, malgré la répression, pour préserver leurs acquis, M. Bouchafa s'est interrogé : «Où sont la démocratie et le dialogue tant chantés par ce pouvoir ?» A partir de ce constat, le premier responsable du FFS avertit qu'il refuse de se taire devant cette situation et l'ensemble des violations enregistrées, dont s'est rendu coupable le pouvoir, notamment le passage en force de la loi de finances 2017 face au rejet populaire de ce texte qualifié d'«antinational». Idem pour la loi sur les retraites, laquelle, à l'instar de la LF-2017, met en danger le caractère social de l'Etat, selon M. Bouchafa, ce qui représente pour le FFS une ligne rouge à ne pas franchir. On remarquera que dans toutes leurs interventions, les cadres responsables du parti ont soigneusement évité de désigner les personnes ou les institutions tenues pour responsables de la crise, se contentant d'user indéfiniment du concept assez vague de pouvoir. Devant le professeur Abdelhamid Aberkane, ancien ministre et président de l'unique APC dirigée par le FFS dans l'Est, à savoir El Khroub, le premier secrétaire national n'a pas manqué de répondre aux rumeurs sur d'éventuelles dissensions au sein du parti en clamant : «Le FFS se porte bien et se portera toujours bien !» M. Bouchafa, pour qui la crise nationale est étroitement liée au contexte géostratégique régional et aux appétits destructeurs manifestés par des forces étrangères, n'a pas manqué de relever l'absence de volonté de changement au sein du pouvoir en place et, par conséquent, l'échec de toutes les tentatives d'abandonner l'économie rentière au profit d'une économie performante et diversifiée. Pour lui, la crise ne sera jamais résolue par des solutions formelles ou encore des manœuvres qui visent à neutraliser le peuple par l'épouvantail du complot étranger. «Le FFS se dresse contre ceux qui jouent avec l'avenir du pays en usant de décisions aux conséquences irréfléchies», a-t-il insisté, avant de finir sur une note d'espoir en affirmant que malgré la situation aiguë que traverse l'Algérie, la sortie de crise n'est pas impossible.