Pour le FFS, toutes les initiatives politiques proposées sur la scène ont échoué, et la solution à la crise ne peut venir que du consensus national. «Le parcours vers le consensus ne se fait pas du jour au lendemain. C'est un long chemin avec des obstacles, que nous devons tous dépasser ensemble», a déclaré jeudi Abdelmalek Bouchafa, depuis la wilaya de Médéa où il participait à une conférence-débat organisée par le parti à l'occasion de la célébration du 53e anniversaire de la création du Front des forces socialistes (FFS). Dans une brève intervention de dix minutes prononcée à la maison de la culture Hassen-El-Hassani, le premier secrétaire national du FFS a défendu «le consensus» recherché par son parti, tout en critiquant les autres démarches, qu'elles soient du pouvoir ou de l'opposition. «Aujourd'hui et demain, la solution reste le consensus national, surtout que toutes les initiatives politiques proposées sur la scène ont publiquement montré leur échec», a-t-il estimé, dans une pique au projet de transition démocratique de l'opposition regroupée autour de l'Icso et du ‘'Front'' initié par le FLN et autres partis et organisations de masse. L'initiative du FFS, explique l'hôte de la ville de Médéa, «vise le consensus le plus large entre les forces démocratiques et nationales dans une première étape, puis avec tous les partenaires sociaux et économiques». Son objectif est «de sauver l'Etat algérien, pas le régime», a encore tonné Abdelmalek Bouchafa, sous les ovations des militants. Sur sa lancée, il usera d'un langage virulent pour s'attaquer au même régime en place, estimant qu'il «constitue un danger pour le pays». Le pays, a-t-il dit, «vit une situation difficile sur tous les plans, une crise profonde et multidimensionnelle». Il s'agit, explique Bouchafa, «d'une crise politique et d'éthique, avant qu'elle ne soit économique ou sociale». C'est pourquoi d'ailleurs il avertira le régime sur les conséquences de son entêtement à poursuivre sa politique. «Nous ne marchons pas sur une base solide, ni sur une voie claire. Ceux qui sont, aujourd'hui, à l'aise, ne le seront pas demain, et le régime assume l'entière responsabilité de ce qui peut arriver sur tous les plans», tranche-t-il. Le 53e anniversaire de la création du FFS est célébré cette année «en l'absence du moudjahid, du militant et du savant, le zaïm Hocine Aït Ahmed», a relevé le premier secrétaire national du parti, louant au passage «les 70 ans de parcours» du dernier des chefs révolutionnaires et que «tout l'encre du monde ne pourra suffire à son écriture». Et de revenir ensuite sur les circonstances de la création du premier parti d'opposition en Algérie en 1963, «caractérisé par un coup d'Etat contre la légitimité du GPRA (Gouvernement provisoire de la République Algérienne) et une déviation sur les principes du 1er Novembre et du Congrès de la Soummam». Appelant les militants à être «vigilants» et «à la hauteur du legs» des fondateurs du parti ayant souffert de «l'injustice du colonisateur et du régime dictatorial et illégitime qui s'est emparé du pouvoir après l'indépendance», Bouchafa dira que «la bataille de construction démocratique, de l'Etat de droit, des institutions légitimes, de la justice sociale et de la IIe République a commencé».