Oran, comme toutes les autres wilayas, ne profite pas comme la Chine et les pays d'Europe de l'est des délocalisations des entreprises de la région occidentale du vieux continent. La cause : le climat d'investissement reste handicapé. Un franco-algérien, un des rares à avoir délocalisé son entreprise de France à Oran, souhaite « un meilleur accompagnement par les banques et l'ANDI. » De beaux canapés réconciliant tradition et modernité, des petit meubles de formes disign, des salons marocains aux motifs mauresques… Dans l'un des stands qu'abrite la 8e foire internationale d'Oran, un français d'origine algérienne (El Bayadh) jure par tous les saints qu'il ne regrette pas du tout d'avoir délocalisé son entreprise de France à Oran. La nouvelle société M.L.C a été créée par Tayeb Benabid, en partenariat avec un oranais, il y a trois ans, et elle s'est implantée à Es Sènia. 2 millions d'euros ont suffi pour s'implanter et créer 60 emplois. « Je compte encore atteindre les 120 emplois d'ici l'année prochaine », dit Tayeb, son gérant. Mais, pour réussir à s'implanter à Oran, le parcourt de ce chef d'entreprise a été long et parsemé d'embûches. Délais trop longs « Il m'a fallu trois ans pour pouvoir enfin démarrer l'entreprise, alors qu'en Roumanie, par exemple, le délais d'implantation ne dépasse jamais les quatorze mois », fait remarquer cet opérateur qui était implanté dans quatre sites français : en Loraine, Verdun, aux Vosges et à Metz. « J'ai failli partir en Roumanie il y a trois ans. C'est mon père qui a pesé sur ma décision de choisir l'Algérie, pays de mes origines », se souvient Tayeb. « Aujourd'hui, je suis content. Rien que dans cette foire, j'ai pu décrocher des bons de commandes pour un travail de trois semaines au minimum », se réjouit notre interlocuteur. Des commandes émanant de toutes parts, des particuliers aux hôtels, en passant par les hôpitaux à qui il vendra des fauteuils et des lits médicaux. Et pour cause, ses prix sont compétitifs et défient toute concurrence de l'importation. Ce chef d'entreprise souhaite un véritable accompagnement des créateurs d'entreprises par les structures locales de l'ANDI. Le maillon faible de l'investissement en Algérie, selon notre interlocuteur, est l'accompagnement des banques qui fait défaut. « Pour démarrer mon entreprise, il a fallu m'armer de beaucoup de patience. Mais, une fois qu'on est installé, le marché algérien est immense et recèle d'énormes et d'inépuisables potentialités », conclut-il.