La maladie de la langue bleue est en train de perdre de son ampleur. Cette maladie virale s'est rapidement propagée à la faveur de conditions météorologiques très favorables mais essentiellement grâce à la rumeur. En effet, en l'absence d'un recensement fiable de sa propagation, cette maladie aura suivi une courbe ascendante depuis l'apparition des premiers cas dans des élevages fermiers de la région. Rapidement, les éleveurs concernés, sans doute pris de panique, n'oseront pas aller déclarer cette maladie jusque là inconnue de nos élevages bovins laitiers. Se fiant à des considérations irrationnelles, les paysans tenteront de cacher ce mal, de peur de voir leurs élevages mis en quarantaine, voire se faire abattre leur cheptel avec les conséquences financières que cela devait inévitablement entraîner. Car les pouvoirs publics brilleront par un silence que certains malins finiront par interpréter comme étant du désintéressement. Pour d'autres, le recours à l'abattage clandestin sera sérieusement envisagé. Les statistiques alarmantes en provenance d'autres régions du pays ne feront qu'accentuer la hantise chez nos fellahs. Pourtant, dans certaines communes, des vétérinaires consciencieux parviendront non sans peine à établir quelques statistiques plus ou moins fiables. C'est à partir de ces bribes d'informations que des chiffres parfaitement invérifiables seront relayés par la vox populi qui ne se gênera pas de les amplifier au passage. Finalement, combien sont-ils ces cas de Blue Tongue ? Tout au plus une centaine à travers la wilaya qui concerne en majorité des bovidés, donc des élevages sédentaires. La seule explication à cette propagation semble être le climat très favorable à l'arrivée des moustiques qui sont les seuls vecteurs connus de cette maladie virale. Habituellement, cette maladie spécifique du mouton faisait l'objet d'une vaccination. Mais, la mise en évidence de plus d'une vingtaine de sérotypes obligera les services de santé animale à isoler le virus responsable afin de produire un vaccin spécifique. D'autant que le recours à des vaccins polyvalents ne sera d'aucun effet. Chez les bovins, les spécialistes recommandent une bonne hygiène et une couverture antibiotique afin de parer à toute autre infection bactérienne, susceptible d'aggraver les cas cliniques. Le confinement des animaux et une bonne alimentation sont des facteurs favorisant une bonne résistance à cette maladie qui touche en priorité les races ovines locales. Avec le retour du redoux, la maladie semblait s'estomper.