Le dernier Conseil des ministres a entériné la décision de la Présidence d'octroyer la qualité d'officiers de police judiciaire militaire aux officiers de la sécurité de l'armée. Après trois ans de privation des services de renseignement de cet instrument judiciaire nécessaire à leur fonctionnement au nom de la lutte des clans et de la bataille du 4e mandat qui a fini par la dissolution du DRS et le limogeage de son patron, le général de corps d'armée Mohamed Lamine Mediène dit Toufik, en décembre 2015. Ainsi, la Direction centrale de la sécurité de l'armée (DCSA), sous l'autorité de l'état-major de l'armée et la Direction des services de sécurité (DSS) dépendant de la présidence de la République reprennent leur qualité de police judiciaire. Selon nos informations, la décision a été prise par le président de la République sur conseil de ses plus proches collaborateurs vu les entraves constatées dans l'action des Services sur le terrain. «Les officiers des services de renseignement se voyaient freinés dans leur action par des procédures bureaucratiques lourdes qui non seulement entravent leurs performances mais aussi les empêche de procéder à l'interpellation de personnes suspectes et considérées comme un potentiel danger pour l'intégrité territoriale, à l'unité nationale et la sûreté de l'Etat et leur traduction devant des instances judiciaires compétentes dans le respect des lois de la République» confie une source de la Présidence. En d'autres termes, les services de renseignement sont appelés à accroître leurs activités de surveillance électronique pour prémunir les systèmes numériques nationales de cyberattaques, notamment celles venant de l'étranger, d'autant que l'Algérie s'apprête à lancer des services en ligne (transactions bancaires, administration, services), ce qui nécessite donc un savoir-faire et des équipements que seuls les Services possèdent à travers une direction dédiée à cet effet. Concrètement, il s'agit de la traque et de l'appréhension d'éléments soupçonnés d'activité de cybercriminalité, de terrorisme, d'apologie du crime et de terrorisme, de radicalisation et enfin de troubles à l'ordre public, de diffusion de contenu raciste, d'atteinte à la l'intégrité territoriale à travers des messages et des appels à la scission de l'Etat, explique-t-on. A travers cette décision se cache aussi la volonté de la reprise par les services de renseignement de la lutte contre la corruption et ainsi éviter au pays des scandales financiers, tels ceux de Sonatrach et de l'autoroute Est-Ouest, notamment dans un contexte de crise économique induisant des répercussions sur la paix sociale.