Activant dans une clinique privée domiciliée au centre-ville de Constantine, un médecin gynécologue et un anesthésiste ont été présentés devant le parquet de Ziadia au motif de pratiques illégales d'avortements. Selon nos sources d'informations, c'est au terme d'une enquête entamée en octobre dernier que les services de la police judiciaire ont vu leurs efforts couronnés de succès avec la mise en examen de B. L., 58 ans, le médecin incriminé et T. A., 45 ans, un technicien de la santé spécialiste en anesthésie. Ces derniers ont été appréhendés quelques heures seulement après avoir pratiqué un avortement clandestin sur H. T., 29 ans, une jeune fille résidant dans la wilaya de Sétif. Un coup de filet rendu possible grâce à une souricière tendue devant l'édifice de la clinique par les éléments de la PJ. Ce qui a permis de confondre la jeune fille au moment où elle s'apprêtait à quitter les lieux, accompagnée de son ami M. M., 48 ans, lequel venait de s'acquitter d'un paiement de 30 000 DA. Un examen effectué au service de médecine légale du CHU de Constantine allait confirmer ce délit perpétré au péril même de la santé de la jeune fille toujours hospitalisée à la maternité du CHUC, en raison de sévères complications imputées aux conditions aléatoires dans lesquelles cet avortement a été effectué. L'enquête en cours et la perquisition opérée à la clinique en présence de représentants du conseil de déontologie médicale pourraient dévoiler dans les prochains jours, de nouvelles facettes de ce qui apparaît, d'ores et déjà, comme une filière bien rodée. Pour l'heure, les investigations ont démontré que la patiente avait été orientée par une femme, un médecin ayant pignon sur rue au chef-lieu des Hauts-Plateaux sétifiens. Présentés devant la juridiction compétente, les mis en cause ont été laissés en liberté provisoire, dans l'attente du jugement de cette affaire et la comparution de la jeune fille, une fois celle-ci rétablie.