Donald Trump a désavoué à nouveau, hier, les services américains de renseignement qui ont conclu à une interférence de la Russie dans la présidentielle, et apporté du crédit au site WikiLeaks qui nie toute intervention de Moscou, suscitant les critiques d'élus et d'experts. Le fondateur du site WikiLeaks, Julian Assange, a dit «qu'un ado de 14 ans pouvait avoir piraté (John) Podesta, alors pourquoi le parti démocrate a-t-il été si négligent ? (Assange) a aussi dit que les Russes ne lui avaient pas transmis les informations», a écrit hier matin dans un tweet le futur président des Etats-Unis. Les services américains de renseignement, mais aussi des entreprises privées de sécurité informatique, a priori indépendantes, affirment — sans pour l'instant avoir donné publiquement de preuves tangibles — que Moscou est à l'origine des fuites de courriels du parti démocrate et de John Podesta, le directeur de campagne de Hillary Clinton. L'administration est convaincue que la publication de ces courriels par WikiLeaks était destinée à favoriser Donald Trump. La Maison-Blanche prend ces allégations assez au sérieux pour avoir pris de sévères sanctions contre deux services russes de renseignement et expulsé 35 diplomates russes — des agents de renseignement selon elle. La CIA est convaincue que ce sont les Russes qui ont donné les courriels à WikiLeaks. Mais Julian Assange a toujours démenti, promettant par ailleurs une récompense pour toute information sur la Maison-Blanche avant le départ du président Barack Obama le 20 janvier. L'équipe de M. Trump avait aussi rejeté les conclusions de la CIA, jugeant que les analystes qui y sont parvenus «sont les mêmes qui disaient que (l'ancien président irakien) Saddam Hussein disposait d'armes de destruction massive».