Le président de l'Isie s'est également montré très critique face au retard pris par le Parlement dans l'adoption de la loi électorale, un préalable à la tenue des premiers scrutins municipaux et régionaux depuis les révoltes de 2011. Le président de l'Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie) en Tunisie a dénoncé hier le blocage «inadmissible» de la «marche vers la démocratie» dans son pays, fustigeant le retard dans la tenue des premières élections locales de l'après-révolution. Considérée comme l'unique rescapée des révoltes de 2011, «la Tunisie s'est démarquée (...) par sa réussite partielle de la transition et il est inadmissible de tronquer cette marche vers la démocratie», a dit Chafik Sarsar dans un entretien au quotidien La Presse. «Tout est bloqué (...). Nous avons loupé un rendez-vous avec l'histoire», a-t-il ajouté, en référence notamment aux difficultés dans la mise en place effective de deux nouvelles institutions, à savoir la Cour constitutionnelle et le Conseil supérieur de la magistrature, prévues par cette transition. Mais le président de l'Isie s'est également montré très critique quant au retard pris par le Parlement dans l'adoption de la loi électorale, un préalable à la tenue des premiers scrutins municipaux et régionaux depuis les révoltes de 2011. «Je l'ai déjà dit, ce sont les intérêts partisans tout simplement qui font que nous avons ce retard», a-t-il déploré. Plus de six ans après la chute de la dictature de Zine El Abidine Ben Ali, ces élections sont attendues «avec impatience» par les citoyens, a déclaré à La Presse Chafik Sarsar. «Intérêts partisans» Tout en exhortant à «être optimiste mais très actif», il a rappelé que son instance a besoin de «huit mois à partir de la publication de la loi» pour organiser de tels scrutins. S'ils n'interviennent qu'en 2018, ils seront immédiatement suivis en 2019 par la présidentielle, et un tel «rapprochement n'est pas (...) conseillé», a-t-il plaidé, notant le risque d'un «essoufflement» des électeurs. La transition démocratique en Tunisie a été saluée comme une réussite après l'adoption en 2014 d'une nouvelle Constitution et la tenue d'élections législatives et présidentielle libres. Les municipalités, en revanche, sont toujours gérées par de simples «délégations spéciales», en charge des affaires courantes, ce qui impacte la vie des Tunisiens (infrastructures défaillantes, ramassage déficient des ordures, entre autres).