Les étudiants condamnent cette manière d'agir qui va à contresens des valeurs de l'université et annoncent un large mouvement de protestation. Le département des sciences de la matière sorti de l'anonymat avec une affaire d'étudiante en première année exclue et bizarrement inscrite en deuxième année à l'université d'Annaba, n'a pas révélé tous ses secrets. Et ce que l'on croyait une simple affaire de complaisance s'est avéré un indice d'une véritable machine bien huilée entre les mains du pouvoir parallèle. Voici les propos d'un membre du jury d'évaluation pédagogique : «Je tiens à affirmer que contrairement à ce qui a été communément rapporté au sujet de ce scandale, cette affaire n'est pas sans précédent comme l'affirme naïvement nos collègues (…) il s'agit bel et bien d'une pratique très répandue dans la majorité des facultés de l'université de Souk Ahras et probablement ailleurs». De leur côté, les étudiants ont rendu public un communiqué dans lequel ils condamnent cette manière d'agir qui va à contresens des valeurs de l'université et sacralise, estiment-ils, des principes contraires à l'évaluation pédagogique. Dans le même communiqué est annoncé un large mouvement de protestation. La commission de délibérations du département des sciences de la matière a, quant-à-elle, adressé au ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, une correspondance dans laquelle ses membres attirent l'attention des décideurs du secteur s'agissant de la volonté délibérée du vice-rectorat de la formation supérieure dans les premier et deuxième cycles de la formation continue,les diplômes et la formation supérieure de graduation ainsi que d'autres parties occultes, à porter atteinte à l'intégrité morale de ladite commission, et pis encore, user d'une interprétation fallacieuse d'une correspondance émanant du ministère pour déformer les textes légaux. Nous y lisons ceci : «Une réponse de la sous-direction des enseignements parvenue au vice–recteur rappelle le contenu de l'article712 et appelle à le considérer dans sa globalité (…) ce même écrit envoyé par le MESRS a servi à la désignation d'une commission parallèle». Après avoir vainement instruit le chef de département et le doyen de la faculté, maintes fois, à faire fi de la décision du jury d'évaluation et exercé des pressions multiples sur ledit département, des marionnettistes proches d'un cercle d'intérêt de l'université redouble d'efforts, pour aboutir depuis une semaine devant la justice. L'étudiante exclue vient de déposer plainte contre l'université de Souk-Ahras pour l'avoir privée, par le biais du conseil précité de poursuivre ses études. Un acte compréhensible si les signes d'un compromis n'étaient pas affichés. Une logique de desperados Jusqu'à la fin de la semaine ni le service du contentieux ni l'avocat conventionné avec l'université ne s'inquiétaient de l'aboutissement de ladite plainte qui est censée être prise en considération par cette entité pédagogique. Or lundi passé, le représentant de cette dernière a brillé par son absence et la première séance ne comptait que la présence de la partie plaignante. Le scénario appréhendé par les membres de la commission part d'un procédé courant à Souk Ahras dans les cas où les textes ne favorisent pas les acrobaties. Dans ce cas précis, il s'agirait d'une plainte contre soi où le principe gagnant-gagnant est concrétisé par un verdict «provoqué» par l'auteur du délit qui s'offre en victime. Une logique d'autoflagellation appliquée en état de guerre par des desperados. L'enjeu est clair : briser l'échine à un groupe naissant d'enseignants-universitaires qui refuse de se ranger du côté d'une machine porteuse de grands intérêts et broyeuse de tout principe d'éthique et de déontologie.