Dans un message adressé à ses lecteurs et abonnés, la revue Naqd («critique» en arabe), sous la plume de son directeur de publication, le Dr Dahou Djerbal, historien, annonce la sortie de son n°33/34 et signale qu'il est millésimé 25e anniversaire de la revue. Nous avons cru d'abord à une erreur de frappe, mais cette impression, résultant peut-être de ce que certains nomment «accélération de l'histoire», était fausse comme nous avons pu le confirmer sur le site de la revue (www.revue-naqd.org) qui est bel et bien née en 1991, à l'orée d'une terrible décennie où un groupe d'universitaires avaient senti que l'enchaînement des événements nécessitait, plus que jamais, de garder la tête sur les épaules. Ceci, hélas, dans tous les sens du terme mais surtout dans la volonté de créer un espace serein de pensée quand tout se délitait tragiquement autour et que la réflexion devenait de plus en plus improbable. Naqd se définit comme une revue d'études et de critique sociale bilingue. Tirée à 2000 exemplaires, elle dispose d'une bien plus large audience à travers son site web où l'on peut consulter tous ses numéros. Dans sa version papier, elle est diffusée par abonnements et en librairie. Son réseau d'abonnés (universitaires, intellectuels, associations, bibliothèques, centres de recherches, etc.) couvre aujourd'hui plusieurs pays arabes (Egypte, Liban, Maroc, Tunisie), européens (Allemagne, Espagne, France, Italie, Suède) ainsi que le Canada, les Etats-Unis et le Mexique. Chaque numéro de la revue est centré sur un thème dominant et des rubriques récurrentes. Parmi les thèmes traités, nous pouvons citer : Islamisme ; Femmes ; Culture et identité ; Question nationale ; Système éducatif ; Penser le politique ; Terrorisme, Etat et société, etc. Plusieurs des numéros de Naqd sont devenus des références sur les thèmes qu'elles ont traités. La revue affirme qu'elle est «l'une des seules publications au Maghreb qui ouvre à un débat d'idées et contribue à élargir le champ de la pensée critique dans son propre pays et dans ceux de la région». Mais elle pourrait élargir ce champ à l'ensemble du monde arabe et du continent africain avec une distinction appréciable à l'échelle des pays du Sud. Avec une pensée pour son premier directeur, le sociologue Saïd Chikhi, décédé en 1993, nous soulignerons le caractère indépendant de la revue qui, «véritable aventure éditoriale», ne survit que par ses ventes et ses abonnements et l'admirable volonté de son équipe et des contributeurs d'Algérie et du monde entier. Avec l'ambition d's, elle mérite le soutien (concret) de tous ceux qui croient aux vertus des deux dans une Algérie qui en a grandement besoin. Bon anniversaire. Arts & Lettres Lire info page 13