l Les fortes précipitations, qui se sont abattues en l'espace de quelques heures sur la ville de Sidi Bel Abbès, ont une fois de plus mis à nu, lundi matin, les malfaçons commises dans les travaux du réseau d'évacuation des eaux pluviales. «Ce n'est plus Sidi Bel Abbès, mais Venise en plus moche. Il ne manque plus que les gondoles !», ironisait, hier, un habitant du quartier Bab Dhaya, qui a eu toutes les peines du monde à quitter sa demeure. «Beaucoup d'écoliers ont dû sécher les cours en raison de l'obstruction des voies de circulation par les flots», ajoute-t-il. En effet, le sempiternel problème des avaloirs obstrués et des routes mal faites a resurgi, une fois de plus, à travers la quasi-totalité des quartiers de la ville. A Sidi Djillali, le centre des impôts était inaccessible à cause des averses qui ont inondé tous les accès qui y mènent. Un peu plus haut, les immenses cités-dortoirs de la Nouvelle ville se sont retrouvées isolées durant toute la journée, offrant un spectacle désolant d'axes routiers bloqués, de carrefours inondés par les eaux pluviales et d'embouteillages monstres. Toujours à Sidi Djillali, tout au long du tracé du tramway, les automobilistes se sont retrouvés cernés par les eaux et les avaloirs se sont avérés inutiles, parce que mal conçus. Nombre d'entre eux ont dû faire de grands détours en raison des rues inondées. Dans les quartiers populaires, les pluies torrentielles ont révélé les malfaçons commises dans les travaux du réseau routier urbain, pourtant refait plusieurs fois, ainsi que dans le réseau d'assainissement de la ville. A El Graba, des familles entières, exclues du bénéfice des logements sociaux distribués récemment à tort et à travers, ont dû quitter leurs masures branlantes et décrépies menacées par d'abondantes infiltrations d'eaux pluviales. Dans les quartiers du faubourg Thiers, Point du Jour, Bario Alto, des eaux usées verdâtres et nauséabondes ont inondé la chaussée, refoulées en surface par les flots. Pour beaucoup de citoyens, le sous-dimensionnement et les études approximatives des conduites d'assainissement destinées à la collecte des eaux pluviales sont à l'origine des eaux qui refont surface à chaque averse. Le manque d'entretien des avaloirs, incombant à l'Office national d'assainissement (ONA) mais également à la municipalité, n'a fait qu'aggraver les choses. Ceci dit, il est incontestable que la gabegie et l'incompétence des responsables de la ville ne pouvait qu'aboutir à ce genre de situation.