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Le théâtre tunisien en colère contre la Révolution
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Publié dans El Watan le 03 - 02 - 2017

Le théâtre tunisien, qui n'avait pas baissé les bras à l'époque totalitaire de Zine Al Abidine Ben Ali, est en colère. La Révolution du 14 janvier est soumise à une forte critique sur les planches. Les pièces, présentées au 9e Festival du théâtre arabe qui s'est déroulé à Oran du 10 au 19 janvier 2017, se posent des questions, interpellent les consciences, incitent à la réflexion sur la Tunisie d'aujourd'hui.
Six ans après le soulèvement du 14 janvier, les hommes et femmes du théâtre tunisien sont mécontents et déçus. «Nous avons chassé une dictature. Aujourd'hui, nous avons plusieurs dictatures», confie, le ton mi-amusé mi-révolté, Taoufik Jebali, metteur en scène et directeur du célèbre El Teatro de Tunis, grand invité du 9e Festival du théâtre arabe qui a eu lieu à Oran du 10 au 19 janvier 2017.
Il y a présenté son dernier spectacle El Majnoun (Le fou), d'après l'œuvre du Libanais Gibran Khalil Gibran pour exprimer sa frustration et son irritation. Il s'agit d'une reprise, sous une forme plus contemporaine se rapprochant du post-dramatique, d'une pièce présentée en 2001. «Nous avons besoin d'une voix qui nous pousse vers notre humanité. Gibran Khalil Gibran est plus profond dans son écriture, contrairement au caractère romantique qu'on donne à ses écrits. Ses contemplations sur l'univers et sur la vie sont intenses.
Le fou a été écrit par Gibran en 1918 en prélude à son livre Le prophète», a expliqué le metteur en scène. Œuvre poétique d'essence mystique, Le prophète est l'un des livres les plus célèbres au monde, depuis sa parution en 1923, traduit en une cinquantaine de langues. Taoufik Jebali a osé «transporter» un texte non dramatique à la scène en gardant sa valeur poétique. La pièce débute dans le noir avec un chant mélancolique sur «la signification de l'autre moitié», puis une voix forte proclame : «Je n'ai trouvé dans les rivages que mon ignorance».
Ensuite, d'autres voix se superposent pour dire : «Vous avez votre langue, j'ai la mienne». Cela rappelle un verset coranique. Trois comédiennes, vêtues en blanc, exécutent une danse désarticulée «bombardées» de lumière instable, derrière un mur transparent. La voix revient, plus claire, insistante : «Vous avez votre idée, j'ai la mienne». Une autre voix s'exprime, en français cette fois-ci : «l'idéologie est cet arbre enraciné dans la terre des coutumes et dont les branches sont animés par la force de l'inertie. (…) Votre idéologie est cette confession surannée qui n'a jamais évolué et qui ne vous a point métamorphosée.
La mienne est une hérésie nouvelle. Elle me fait passer au tamis, et matin et soir je la purifie. Il n'y a pas de supériorité là où le droit est bafoué…». Le texte, surchargé de contestation, traduit parfaitement le sentiment de Taoufik Jebali et ses comédiens sur la situation socio-politique actuelle en Tunisie. «Le texte de Gibran a traversé les temps. Son écriture n'est pas superficielle. Le message du poète est adressé aux musulmans.
Un beau message qui nous interpelle aujourd'hui», a relevé le metteur en scène qui ne croit pas à l'existence d'un réel changement dans son pays. «En Tunisie, le régime est parti. Et, il y a un autre régime qui se met en place. Pour construire une nouvelle maison, il faut détruire ce qui existe. Nous sommes aujourd'hui dans une phase de destruction, pas de construction. Les traits architecturaux de la nouvelle bâtisse ne sont pas encore clairs. Nous ne savons pas encore où se trouve le salon et de quel côté est la salle de bain», a expliqué Taoufik Jebali.
«Formes vivantes»
Dans la pièce, les personnages, réduits parfois à l'état d'effacement, perdent leurs têtes grâce à une parfaite maîtrise de la lumière et des effets visuels (conçus par Sabri Atrous et Walid Hassir). «J'ai aimé ma tristesse et ma tristesse m'a aimée», rappelle la voix, sûre d'elle, cette fois-ci. Les métaphores sur la beauté et la mocheté et les confusions entre l'homme croyant et celui qui ne croit à rien constituent les gros traits de trois textes narratifs lus par trois comédiens pour souligner encore plus le caractère philosophique de la représentation.
Mais, Taoufik Jebali, qui adore «les faux départs» dans ses spectacles, tente l'aventure d'aller au-delà de la métaphore et de la littérature, portée par le texte de Gibran, pour donner libre cours à sa pensée et à ses arbitrages esthétiques. Les expressions corporelles remplacent alors le texte avec des comédiens qui semblent pris par une folie tranquille. La pièce est fragmentée, le texte reprend parfois le dessus sur le jeu des comédiens (Marwen Errouine, Amel Laouini, Faten Chadly et Yasmine Dimassi).
Le metteur en scène a joué sur la beauté corporelle de ses comédiennes pour en faire un élément d'expression artistique. «Le théâtre n'est pas un spectacle de Son et Lumière. Le comédien doit marquer sa présence par la voix et par le corps. Je ne suis pas adepte des théories conservatrices sur la présence du comédien sur scène. Je suis contre le comédien qui se donne en spectacle sur scène et qui porte la parole.
Je cherche le comédien transparent, naturel. Et j'aime bien les côtés non apparents du théâtre. Gibran lui-même dit que ce qui est ressenti est mieux que ce qui est touché», a souligné Taoufik Jebali qui fait dans la provocation dans ses spectacles. «Le théâtre tunisien tourne en rond, n'a pas évolué, même après le changement de régime. Mais, la nouvelle génération tente de faire bouger les choses. Il faut reconnaître l'existence d'une certaine dynamique.
Autre chose : le théâtre ne veut pas se soumettre à des institutions de pensées, refuse les pôles et les références. C'est un théâtre qui veut tenter toutes les expériences sur le terrain. Cela peut donner lieu à des formes artistiques vivantes qui permettent de dire qu'on est sorti du théâtre académique», a relevé Taoufik Jebali. Il a toutefois critiqué la reproduction des expériences ces dernières années.
Une situation née des bouleversements politiques et sociaux que connaît la Tunisie post-Ben Ali. «On veut nous figer dans l'équation entre islamistes, laïcs et régime. C'est pour cela que j'ai choisi d'aller vers le domaine spirituel, le domaine de la pensée. Je ne veux pas dire la même chose que les autres», a-t-il plaidé. Taoufik Jébali célèbre, avec son équipe, les trente ans d'El Teatro, un espace indépendant d'art et de création, situé au quartier Le Belvédère à Tunis. «Depuis treize ans, nous assurons la formation des comédiens au niveau du El Teatro Studio. Nous avons actuellement 300 étudiants enregistrés.
Cela nous a donné une grande occasion pour les exercices et pour les expériences, loin des impératifs du travail professionnel. Ils sont tous des amateurs. Donc, nous travaillons en toute liberté et dans le calme», a-t-il noté. Chaque saison théâtrale, El Teatro, qui a ses auteurs, ses metteurs en scène, ses scénographes et ses comédiens, produit au moins une dizaine de spectacles, entre représentations, monodrames et pièces chorégraphiques.
Peur de l'inconnu
Zohra Zammouri est un produit du El Teatro Studio. Elle a présenté à Oran, sa première pièce Vertige, dans le catégorie Off du 9e Festival du théâtre arabe. Zohra Zammouri, qui est également comédienne, a partagé la scène avec Fatma Falhi, Assem Beltouhami et Yosra Qalai, pour dénoncer «l'anarchie et les grossièretés» de l'après-14 janvier 2011. Sur scène, les quatre personnages n'ont pas d'identité, ni nom, ni ancrage social, ni dimension historique.
Des personnages qui s'habillent sur scène, jouent avec des poupées, des chaussures féminines de différentes couleurs, qui éclatent de rire avant de pleurer, qui crient...Des personnages perturbés, vivant dans la contradiction, dans l'affrontement parfois, dans l'ouverture ou dans l'extrémisme... Le tout est construit autour d'un narrateur.
Il n'y a pas d'histoire dans le sens classique, mais un conflit oppose les membres d'une seule famille. Vertige, qui relève d'un théâtre postmoderne, entend aborder la Tunisie d'aujourd'hui avec ses grands questionnements, ses ordres, ses désordres, ses attentes, ses craintes... Une Tunisie prise dans un tourbillon que Zohra Zammouri a réduit à un vertige pris dans l'indéfini. Les comédiens se relayent pour jeter les chaussures hors scène, comme pour signifier une certaine rage et une volonté de se débarrasser des faussetés accumulées au fil du temps et des discours. «Nous n'avons pas de réponses.
Nous nous posons juste des questions. Que s'est-il passé ?» s'est demandé Fatma Falhi. «J'ai écrit le texte d'une manière spontanée. J'avais ce besoin d'écrire pour retrouver mon équilibre et réagir à ce qui se passait autour. Je voulais me libérer de sentiments contradictoires qui me traversaient, évoquer ce qui est apparent et ce qui est caché», a confié la metteure en scène. Dans la pièce, les comédiens évoquent «Boutelis», cet ogre caché qui peut faire du mal en sortant des ténèbres en étalant sa force. «Boutelis» symbolise la peur. La peur de l'inconnu...
Rébellion douce
Walid Daghsni a porté presque les mêmes interrogations, mais sous une forme différente dans la pièce Thaouratou Don Quichotte (La Révolution de Don Quichotte). Le personnage de l'ingénieux hidalgo du roman médiéval de Cervantes est convoqué pour orienter les regards vers un certain donquichottisme qui a accompagné l'après-fuite de Ben Ali et l'émergence des nouveaux pouvoirs. «Le roman a servi de base de départ pour l'écriture du texte de la pièce.
C'est une proposition esthétique à partir de l'œuvre de Cervantes, mais nous nous sommes éloignés du cadre de ce roman. Roman intouchable pour nous pour plusieurs considérations artistiques et matérielles. Donc, nous avons fait notre propre Don Quichotte», a estimé le metteur en scène. Au début de la pièce, un homme se met debout devant une chaise roulante. Au-devant de la scène, une femme portant un costume ancien s'apprête à accoucher en position debout.
Silence. La pièce est lancée ensuite à toute vitesse. Des êtres moches, sales et puants, une femme et un homme, sortent de ce qui ressemble à une décharge et partent à l'assaut de «la lumière», rêvent d'avoir un palais. Mieux. Ils veulent conquérir la ville et ses hautes bâtisses. «Une règle d'or : celui qui est avec nous est avec nous. Et celui qui n'est pas avec nous est contre nous», dit l'un d'eux. «Nous allons faire quatorze enfants, donner un étage pour chacun. Et celui qui dira non subira une douche», reprend la femme.
On l'aura compris, la propreté et la clarté sont des ennemis pour ces nouveaux conquérants qui vont faire des alliances dans la ville pour asseoir leur pouvoir et neutraliser ce qui peut l'être. Ils tirent profit des faiblesses des autres. La satire sociale de Walid Daghsni est fortement chargée sur le plan politique. Les expressions sur «la démocratie», «le pouvoir», «le droit», «les projets», «la moralité», «le tribunal», «l'accusé», «la sanction», «la patrie», «les libertés» traversent les dialogues.
La scène du tribunal entre deux avocats qui se querellent dans une affaire de viol d'une jeune fille résume la volonté du metteur en scène de tout étaler en puisant dans la métaphore et «le langage fleuri». Autant que celle de «l'aboiement» d'un homme politique qui ne cesse de faire des promesses dans une langage incompréhensible. L'homme handicapé revient su scène comme une conscience tourmentée pour entrer en conflit avec une femme aux cheveux rouges rattachée à une banderole blanche portant des lettres arabes qui le harcèle. «Viens que je te libère. Je te donne des pieds, des mains, un cheval, une arme et une force», lui lance-t-elle.
La pièce, qui se déroule dans un espace nu, est construite sur le duel noir et rouge (les deux couleurs du pouvoir), sur le jeu physique des comédiens et sur les dialogues. La musique apparaît, dans les pièces de Walid Daghsni, comme un élément essentiel de l'architecture du spectacle, pas un complément. Walid Daghsni a créé, avec un groupe de comédiens et de techniciens, la troupe Clandestino, après le départ de Ben Ali.
Une sorte de rébellion douce par rapport à ce qui se faisait en matière théâtrale. D'où le choix de l'appellation «Clandestino». «Vous pouvez voir nos pièces et vous ne trouverez pas les articulations scéniques que vous avez pris habitude de voir dans le théâtre. Nous nous révoltons à notre manière, mais nous descendons d'une école tunisienne reconnue par tous, représentée, entre autres, par Fadhel Jaîbi ou Taoufik Jebali. Ils ont marqué l'imaginaire collectif tunisien et arabe par leurs travaux.
Nous nous sommes inspirés de leurs univers, mais nous avons nos propres idées. Aujourd'hui, nous proposons notre expérience dans toute la Tunisie et dans la plupart des pays arabes», a relevé Walid Daghsni. Ce metteur en scène creuse dans le quotidien pour construire des pièces qui interpellent tant le petit peuple que l'élite politique en Tunisie. Clandestino, qui a déjà participé au Festival du théâtre arabe à Qatar (2013) et au Maroc (2015), a produit quatre pièces de théâtre.
«Nous avons commencé avec la pièce Infilat. Nous avons voulu installer un laboratoire théâtral avec l'idée d'évoluer d'une pièce à une autre sur le plan technique et esthétique, sur le plan du jeu du comédien, de l'expression corporelle ou de la composition du personnage. Il y a une continuité dans notre projet», a précisé la comédienne Amanie Belaaj, qui a joué dans la pièce La Révolution de Don Quichotte. Nadji Qualawati a rejoint la troupe pour la pièce La Révolution de Don Quichotte en tant que comédien. «Je ne suis pas d'accord avec ce que fait Walid, mais j'aime bien sa manière de travailler sur le comédien. Le rythme qu'il impose à ses spectacles est intéressant.
Un rythme différent. Il concerne tant l'interprétation que les dialogues ou la lumière. Ce qu'il fait est novateur», a-t-il noté. Après les élections de 2014 en Tunisie, Clandestino a produit El Machina (La machine). «A l'époque, on assistait à la reproduction des vieux mécanismes avec des styles et des formes nouveaux. Il y a eu beaucoup de mouvement et d'événements politiques après la Révolution.
Nous avons apprécié cette grande dynamique parce que nous avons enfin eu un environnement où nous pouvions dire beaucoup de choses, la marge d'action est devenue vaste. El Machina raconte l'histoire d'un navire perdu en pleine mer. Le capitaine est dans le coma et les autres passages se battent sur ce qui restait du navire...», a raconté Walid Daghsni. Pour lui, la Révolution dévore ses enfants. Comme une mer déchaînée...


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