Suite à des peines de prison ferme de trois années qui ont été prononcées, hier matin, par le tribunal correctionnel de Ghardaïa à l'encontre de deux jeunes de Berriane, qui auraient tabassé un citoyen délinquant, la ville de Berriane (45 km du chef-lieu de la wilaya) a vécu, hier soir, une nuit agitée. Des échauffourées ont éclaté suite à une protestation qui a dégénéré en émeute qui a duré, selon des témoins, plus de six heures pendant lesquelles furent dressées des barricades aux entrées principales de la ville, où des jeunes manifestants ont usé de pneus incendiés pour dissuader les automobilistes d'emprunter les artères principales de la ville, dont l'axe principal de la RN1, provoquant un climat de panique généralisé. C'est vers 18h, au grand carrefour de Berriane, à proximité du siège de la gendarmerie nationale, que les premiers jets de pierres et de cocktails Molotov ont été constatés. En ripostant, les éléments de la brigade antiémeute de la gendarmerie nationale, dépêchés de Ghardaïa dans 27 bus, selon des témoins, ont commencé à arroser les alentours de grenades lacrymogènes. Les échanges ont ainsi duré plus de six heures avant que les forces de sécurité présentes ne réussissent, tant bien que mal, à calmer les esprits, nous a-t-on dit. Engendrant quelques blessés légers, les émeutes ont continué jusqu'à minuit, avec le même rituel : jets de pierres et de cocktails Molotov contre grenades lacrymogènes. Selon des témoins, quelques édifices publics ont failli être la proie des flammes, n'était la sagesse de certains notables de la ville qui ont pu éviter le pire. Les jeunes de Berriane, qui n'ont pas eu satisfaction après leur revendication, à savoir l'acquittement des deux innocents, promettent un nouvel attroupement ce soir.