Beaucoup de parents optent pour les nourrices à domicile, estimant cette option plus rassurante que les crèches. Imad et Marwa, jeunes parents d'Imene, 4 mois, ont choisi de prendre une nourrice à domicile. Une dame qui n'habite pas loin de chez eux et qu'ils connaissent à peine. «Les crèches font du commerce, les éducatrices débordées ne peuvent pas se consacrer à chaque enfant et ce ne sont pas des professionnelles de la petite enfance qui s'occupent des enfants. On préfère le confier à une nourrice non diplômée, d'autant plus que cela nous revient beaucoup moins cher», explique la jeune maman qui paye chaque mois 7000 DA. «Je suis maman au foyer, j'ai toujours aimé les bébés», explique la nourrice de la petite Imene, rencontrée au pas de la porte, très tôt le matin. Marwa lui confie sa fille tous les jours à 7h30. La dame au sourire rassurant ajoute : «Comme mes enfants sont grands et autonomes, je me suis mise à accueillir des bébés à la maison il y a 4 ans.» Elle garde deux autres enfants, en plus d'Imene. Elle n'est évidemment pas déclarée à la sécurité sociale. Pourtant, la loi prévoit un agrément pour les personnes qui désirent devenir assistante maternelle à domicile. Pour cela, il suffit de se rapprocher de la wilaya pour en formuler la demande. En l'apprenant, la nourrice est étonnée. Tout autant que Imad et Marwa. Aucun d'eux n'en avait jamais entendu parler. Et pour cause, bien que la loi le prévoit depuis 2008, il n'existe aucune assistante maternelle agréée dans le pays. «Culturellement, ce n'est pas admis chez nous», pense Habiba Keddar, directrice de la protection et de la promotion de l'enfance et de l'adolescence et des programmes de solidarité envers les jeunes au ministère de la Solidarité nationale, rencontrée quelques jours plus tard à son bureau.