La moudjahida Djamila Amrane (Danielle Minne) est décédée hier, chez elle, à Alger, à l'âge de 77 ans. Fille aînée de la défunte moudjahida Jacqueline Guerrouj, elle était connue pour avoir déposé, en compagnie de la moudjahida Zahia Kharfallah la bombe à la cafétéria L'Otomatic à Alger. Elle avait rejoint le FLN alors qu'elle avait à peine 17 ans. Elle avait auparavant pris part à la grève des étudiants en 1956. Recherchée par les services de police, elle quitte Alger et rejoint la Wilaya III, sous le commandement du Colonel Amirouche, où elle épouse Khellil Amrane. Elle fera partie du groupe de jeunes combattants et combattantes envoyés par Amirouche en Tunisie pour poursuivre leurs études. En cours de route, plus précisément à Bordj Bou Arréridj, le groupe tombe dans une embuscade tendue par une unité de l'armée française qui l'attendait. Durant cette bataille, Danielle Minne fut arrêtée en compagnie du Dr Nafissa Hamoud, et du Dr Laliam, alors que Raymonde Peschard et le Dr Belhocine furent exécutés sur le champ. Danièle Minne a été incarcérée avec sa mère et son beau-père, le seul couple emprisonné et condamné à mort en même temps. A l'indépendance, Djamila Amrane a épousé, en secondes noces, le professeur en pneumologie Rabah Amrane, frère de son défunt mari, chahid, dont le nom a été donné au CHU de Béjaïa. Elle a été professeur d'histoire à l'université d'Alger. Outre des poèmes, elle a écrit plusieurs ouvrages, dont un consacré à 88 entretiens-témoignages de combattantes de la Guerre de Libération. Comme sa défunte mère, elle était très attachée à son pays, l'Algérie, et émis le souhait d'être enterrée à Béjaïa. Elle est décédée dans son lit, en toute quiétude, en laissant trois enfants et un mari, difficiles à consoler. Son enterrement aura lieu aujourd'hui, après la prière d'Al Asr, au cimetière de Sidi Ahmed, à Béjaïa.