La résistance dans la littérature contemporaine arabe» est la thématique principale retenue pour la réunion à Alger du secrétariat général de l'Union des écrivains et des littérateurs arabes. Organisée par l'Union des écrivains algériens, la réunion se déroule jusqu'au mardi 14 février 2017 à la Bibliothèque nationale d'El Hamma, en présence de représentants de plusieurs ligues, syndicats et clubs d'écrivains des pays arabes. «Nous avons décidé d'étudier la demande de l'Union des écrivains libyens de réintégrer l'Union arabe, comme nous aidons les écrivains et hommes de lettres du Qatar à avoir une organisation qui les représente. Il y a en Arabie Saoudite une littérature importante. De plus, l'Arabie Saoudite est un pays qui a un poids politique. Il ne doit pas être en dehors de l'Union», a déclaré l'Emirati Habib Al Sayegh, président de l'Union des écrivains et littérateurs arabes, une organisation créée en 1954. L'Arabie Saoudite sera donc intégrée comme membre à part entière de l'Union, après la création de clubs littéraires dans le royaume. Les écrivains palestiniens de l'intérieur (ou les palestiniens de 1948) sont pour la première fois admis au sein de l'Union. L'Algérie a rejeté une proposition faite par certains pays arabes d'exclure les Syriens de l'Union. «La situation de la Syrie fait que les écrivains sont divisés entre ceux de l'intérieur ou de l'extérieur du pays. Nous avons connu cette situation avec les Irakiens en 2003. La Syrie doit garder sa place au sein de l'Union arabe. La politique de la chaise vide a été pratiquée, par le passé, à l'encontre de la Palestine et de l'Irak», a déclaré Azzedine Mihoubi, ministre de la Culture. L'Union des écrivains arabes de Syrie est la seule qui accepte l'adhésion des auteurs et hommes de lettres de tous les pays d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient. Elle est actuellement traversée par des courants pro et anti-Bachar Al Assad. «Les hommes de culture doivent être au-dessus des hommes politiques. Nous devons lutter contre les idées mortes, les idées qui bloquent et qui ne permettent pas d'avancer. Nous devons rejetter la politique de la fermeture et renouveler le discours culturel, pas en changeant les mots mais en adoptant de nouvelles pratiques», a plaidé Azzedine Mihoubi, rappelant le rôle des intellectuls dans la lutte contre toutes les formes d'extrémisme et de haine. Selon lui, le développement de l'enseignement est plus que vital dans la région arabe. Youssef Chekra, président de l'Union des écrivains algériens a souligné, pour sa part, que les hommes et femmes de lettres tentent de changer les choses par la plume et la langue. «Notre résistance se fait à travers la poésie et l'amour. Notre rôle consiste à attirer l'attention sur les menaces qui nous guettent. Aux hommes politiques et aux dirigeants d'adopter les formes de résistance qui permettent une cohésion de la nation arabe», a-t-il dit. Habib Al Sayegh a, de son côté, appelé à promouvoir et à respecter la culture de la différence dans les pays arabes. «Il n'est pas normal que chaque conflit ou différend se développe en une accusation de trahison. C'est un véritable drame qui existe chez les écrivains arabes. Actuellement, beaucoup de romans paraissent dans les pays arabes, mais la qualité manque parfois», a-t-il relevé. Plusieurs sujets seront abordés durant les trois jours de la réunion sur les expériences d'écriture romanesque ou poétique à Oman, en Mauritanie, au Soudan, en Irak... Les travaux du romancier algérien Tahar Ouettar seront analysés. Idem pour ceux du palestinien Robai Al Medhoun, l'un des auteurs les plus lus actuellement dans les pays arabes.