Après Bagouts d'été et Un rêve à partager, Djillali Benbrahim, l'enfant de Sougueur, récidive avec Boudiaf raconté aux jeunes. Un livre édité par Nador Graph, histoire de témoigner du parcours d'un homme, historique de surcroît, qui a fait naître l'espoir chez les jeunes Algériens des années 1990 jusqu'alors fourvoyés dans une violence aveugle. La courte préface de Nacer, fils de feu Mohamed Boudiaf, assassiné un certain 29 juin 1992 à Annaba, semble avoir donné de l'épaisseur à cet essai, où poèmes riment avec quelques réflexions restées célèbres de Si Tayeb El Watani. Boudiaf raconté aux jeunes se veut un roman-essai pour mieux dépeindre les traits d'un homme ayant marqué à jamais les esprits des Algériens, avec en arrière-fond les luttes claniques au sommet de l'Etat. Dire Boudiaf autrement semble être le sacerdoce de notre ami Benbrahim, qui relève qu'entre autres faits et gestes ayant marqué le court passage de Boudiaf au sommet de l'Etat, ce tic langagier qui le caractérisa. «Les vieilles, les vieux et tous les illettrés du pays n'avaient plus besoin d'un interprète pour comprendre leur Président qui s'adressait à eux directement, dans leur langage, simple et concis, loin des discours grandiloquents que ne saisissent que les élites», dira l'auteur. Se déclinant sur 175 pages, très digeste, Boudiaf raconté aux jeunes, cédé à seulement 600 DA, est disponible dans de très nombreuses librairies.