« Mais je chanterai à peine Pour que ne se mêle guère La peine à votre sommeil Paix à vous, mères, épouses Le tyran buveur de sang Dans vos vans sera poussière » (Mohammed Dib) Outre son œuvre romanesque, entre autres L'Incendie, La Grande maison et Le métier à tisser, Mohammed Dib a aussi une vocation de poète. De ses recueils, l'universitaire Nadia Hafiz en a traduit deux en arabe. Il s'agit d'Ombre gardienne et Ovive (éditions Dar El Houma 2004). Elle les a présentés hier dans cette nouvelle version à la Bibliothèque nationale d'Algérie (BN). Dans son intervention, Nadia Hafiz qualifie son initiative d'« aventure » vu « l'écart » et l'« intertextualité » qui caractérisent sa poésie. La rime de Dib comporte des « symboles ». Le poète « joue » aussi sur l'« ambiguïté » des mots. Un seul « mot » peut être traduit en strophe ou vers, car comptant plusieurs sens. Cela dit, même écrite en français, l'œuvre poétique de Mohammed Dib a pour sève « l'âme algérienne ». L'intervenante a lu dans les langues française et arabe quelques-uns de ces poèmes qu'elle a traduits, à l'exemple de ces vers extraits d'Ombre gardienne où le poète dit : « Fermez vos portes Je suis la gardienne Rien ne vous appartient (…) Fermez vos portes Femmes, le soleil amer Remplira vos nerfs L'eau, le sable ont usé La trace de vos pas Rien ne vous appartient. »