L'élection du bureau de la mouhafadha FLN a consacré la victoire d'un des deux groupes qui rivalisaient pour la domination de l'appareil du parti depuis cinq années, deux groupes qui s'étaient un moment structurés sur les contours de la ligne de démarcation en Benflissistes et Bouteflikistes. Cependant, cette ligne de partage n'était pas à l'ordre du jour puisque l'élection d'hier était balisée par les ambitions des uns et des autres en prévision des élections nationales et locales de l'année prochaine. Les intérêts clientélistes ont de la sorte sonné le glas de la vieille garde du parti au profit d'éléments peu marqués par l'époque du parti unique et par la gestion de la carrière politique de leurs pairs. Ainsi, sur les neuf membres du bureau de la mouhafadha, huit font corps autour du docteur Ahmed Khenafou, un député qui se prépare à briguer un second mandat. Avec lui, Belounis Saïd qui postule pour un mandat de sénateur en décembre alors que le sénateur sortant, lui aussi élu à la mouhafadha, ambitionne une seconde position à la députation en mai. Ceci pour l'essentiel. En face, en solitaire, il y a Lakhdar Takhmarine, le P/APW, dont l'excellent score de voix le situe à la 4e position sur une liste de 26 candidats. Cela lui suffira-t-il pour gagner la course aux sénatoriales face à un Belounis qui a engrangé plus de voix ? Toujours est-il que l'élection, qui a nécessité près d'une journée, s'est passée dans un climat certes tendu, mais dans une rare transparence. Bouhadja Saïd, membre de la commission exécutive du FLN, qui a supervisé l'opération, a veillé à ce que les représentants de la presse soient aux premières loges. Pour le reste, le FLN a réussi à faire avorter la contestation en satisfaisant à la nécessaire représentation de la base à travers une représentativité de la mouhafadha.