La prolifération de l'activité informelle en Algérie est des plus inquiétantes, puis-qu'elle représente la moitié de celle du marché algérien. Au niveau de la capitale, la situation est aussi inquiétante. Tous les espaces sont investis par des commerçants illégaux. La lutte contre le commerce illicite s'avère ainsi une obligation compte tenu de l'impact négatif qu'il a sur l'économie nationale. Et c'est dans ce cadre, justement, qu'un programme de financement de marchés couverts de proximité est lancé à Alger. Une enveloppe budgétaire d'un milliard de dinars a été dégagée en 2007 à cet effet, indique un rapport des services de la wilaya. Il s'agit de 15 marchés de proximité et de deux marchés couverts réalisés en 2007 dans le but de la réorganisation de l'activité commerciale illicite. Selon la même source, la situation de 2264 commerçants illégaux répondant aux conditions requises a été régularisée auprès des services du registre du commerce. Les marchés informels sont estimés, selon les statistiques du ministère du Commerce, à près de 60 marchés au niveau de la wilaya d'Alger. 15 marchés sont recensés à Chéraga, 10 à Baraki, 9 à El Harrach, 7 à Hussein Dey, 5 à Draria, Khraïssia et Bir Mourad Raïs, 4 à Sidi M'hamed et Baba Hassan, 3 à Bouzaréah et El Achour, 2 à Bab El Oued et un marché à Douéra et à Zéralda. Par ailleurs, d'autres fonds ont été consacrés au titre de l'aide aux commerçants en situation normale et en butte à des difficultés financières. Depuis 2004, près de 29 marchés informels ont été définitivement fermés dans la wilaya d'Alger. Le directeur du commerce de la wilaya d'Alger, M.Youcef Lamari avait indiqué, en mars dernier, que 23 autres, qui avient été fermés, ont repris par la suite leur activité illégale. A noter que 96 marchés anarchiques ont été recensés à la fin de l'année 2004 dans la wilaya d'Alger, regroupant plus de 7000 personnes exerçant différentes activités commerciales dans les ruelles et les places publiques. Pour ce qui est des marchés de proximité, la réalisation de 22 marchés est programmée, dont 12, prévus dans le budget complémentaire 2006 et 10 au titre du budget préliminaire 2007, selon M.Lamari. L'objectif visé étant la régulation de la livraison des fruits et légumes et la garantie de leur disponibilité dans les marchés. La délégation de la Commission européenne en Algérie a élaboré, en février 2006, une étude sur le commerce informel en Algérie, l'état de la concurrence et l'évolution de la contrefaçon dans le marché algérien ainsi que les différents dysfonctionnements constatés sur le terrain en matière de lutte contre ces deux phénomènes hautement préjudiciables à l'économie nationale, rappelle-t-on. Le rapport souligne que le commerce informel, qui représente en Algérie 30% de l'économie nationale, regroupe plusieurs opérateurs comme des producteurs (industriels ou artisans), des importateurs, des commerçants grossistes, des détaillants et autres commerçants n'ayant aucune habilitation légale. Parmi les pratiques frauduleuses constatées dans ce cadre, le rapport cite, entre autres, celles concernant le registre du commerce dont il est difficile d'en vérifier l'authenticité ou la validité, la fausse facturation, l'approvisionnement en devises du marché parallèle et l'exportation à caractère informelle vers les pays sahariens limitrophes.