Amar Ghoul est optimiste. Son parti Tadjamoue Amel El Jazaïr (TAJ) a, contre toute attente, présenté une liste de candidatures dans chacune des wilayas du pays, notamment dans les 52 circonscriptions électorales et dans toutes les circonscriptions électorales à l'étranger. Exploit que seuls les partis au pouvoir FLN et RND ont pu réaliser. Pour une surprise s'en est une. Mais pour la direction de ce parti politique né en septembre 2012, à peine cinq ans, ce score était prévisible au regard du travail de sensibilisation et de la mobilisation des moyens humains pour la réussite de cette étape. Nabil Yahiaoui, chargé de communication au sein de cette formation, estime que TAJ se positionne comme une alternative et se dit persuadé que son parti pèsera dans la prochaine APN ! Taxé d'être le parti des femmes en raison du nombre important de la gent féminine qui le compose, Yahiaoui ne nie pas ce fait. Bien au contraire, il explique que 80% de militants de Taj sont des femmes et des jeunes. «Nos avons arrêté nos listes sur trois fondamentaux : la jeunesse, les compétences et la femme, et nos choix se sont portés sur la popularité et la crédibilité des personnes», se défend notre interlocuteur. Par contre, la direction de TAJ dément totalement avoir payé des gens pour se porter candidats sur ses listes. «Nous n'avons pas de pénurie de militants à TAJ. Au contraire, pour la confection des listes il y avait une rude concurrence. Les militants se bousculaient. Mais le dernier mot est revenu à la base avec l'approbation de la direction. Nous avons certes beaucoup de femmes, mais des femmes cadres et beaucoup de jeunes tous très compétents», affirme Yahiaoui. Selon lui, TAJ veut ratisser large et réinventer la pratique politique en Algérie. Si l'on en croit M. Yahiaou, Taj est un parti structuré et n'a pas la culture de la «chkara». «Nous n'avons payé personne pour venir grossir nos listes. Et nous n'avions même pas besoin de contracter des alliances pour faire le plein. Nous avons des hommes sincères, qui une fois élus, vont participer à la réhabilitation du travail et l'échelle des valeurs», note Yahiaoui. Le TAJ se situe plus dans le camp des partis nationalistes, rassembleurs comme le FLN ou le RND, que dans celui des islamistes. «Nos militants appartiennent à tous les courants. D'ailleurs nous sommes pour le rapprochement entre les Algériens, qu'ils soient islamistes ou d'autres obédiences, mais nous sommes d'abord un parti nationaliste rassembleur. D'où notre décision souveraine de ne contracter aucune alliance avec quiconque avant les élections. En revanche, nous sommes prêts à aller vers des alliances après les élections, autour de programmes, de la constitution du gouvernement éventuellement», souligne Yahiaoui. Notons que parmi les candidats têtes de liste figurent deux femmes, l'une à Oran, Nouasriya Fatiha, et l'autre en Tunisie, il s'agit de Malika Rebrab, la nièce de l'homme d'affaires Issad Rebrab.