La section locale du Syndicat national des praticiens de santé publique (Snpsp), celle du Syndicat algérien des paramédicaux (SAP) et l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) comptent organiser, ce lundi, un sit-in pour dénoncer les cas de violence enregistrés contre les praticiens de la santé, qui ont connu une hausse notable, durant ces dernières années, dans la wilaya déléguée de Touggourt. Ce mouvement de protestation, auquel prendront part des praticiens de la santé exerçant à travers les différents établissements hospitaliers, sera organisé devant le siège de l'Etablissement public de santé de proximité et toutes les structures de santé à Touggourt pour une heure, avec service minimum garanti, selon un communiqué rendu public. Médecin et infirmières tabassés Le sit-in prévu a pour objectif de dénoncer les actes de violence contre les praticiens de la santé, qui ont enregistré une hausse notable ces dernières années. Les organisateurs, dont la colère a etteint son summum depuis l'incident de la semaine derniere au niveau de la polyclinique de Aïn Sahra, située dans la commune de Nezla (Touggourt), où un médecin généraliste femme, ainsi qu'une infirmière, ont été tabassés par un patient qui ne voulait pas attendre son tour. Il s'agit du derrnier cas en date, qui s'est déroulée lundi passé, motivant une montée au créneau des professsionnels de la santé, qui exigent des décisions fermes et immédiates en vue de consolider les mesures de sécurité au niveau de l'ensemble des structures de santé de la wilaya. Le cas d'agression de Aïn Sahra a motivé une vaste campagne de solidarité sur les réseaux sociaux et relance à nouveau la question de la sécurité du personnel dans les structures de santé, tant le déficit enregistré en la matière est criant. Contactées pour les besoins de cet article, Asma, médecin generaliste, avec plus de 4 ans d'exercice, et Bahia, infirmière dans la même structure, ont été victimes de violences, dont elles ne comprennent visiblement pas encore la raison. Choquées Elles sont toujours sous le choc, sidérées par tant de violence de la part d'un malade au sein même de l'hopital public. «Je n'aurais jamais imaginé qu'un jour je pourrais être battue jusqu'à perdre connaissance, au moment où j'accomplissais mon travail dans des conditions normales avec des malades pris en chareg correctement et qui suivaient un tour de role normal», indique Asma, avec une grande amertume. «Les faits remontent à lundi dernier, j'étais dans la salle de consultation, vers 14h, j'auscultais une malade, quand un jeune homme est rentré de force dans le bureau, je lui ai demandé de respecter l'intimité de ma malade et d'attendre son tour dans la salle d'attente». La suite invraisembable est racontée par le même medecin, qui aurait demandé à l'agent de securité de faire respecter l'ordre dans la salle. «Je suis ensuite sortie ramener un document, et à mon retour à la consultation, j'ai croisé le jeune homme en question, qui m'a de suite frappée sur la tête sans autre forme de procès, il n'a pas voulu entendre raison et a continué à me porter des coups, m'envoyant sur le mur, avant de me jeter au sol comme un sac, je n'en pouvais plus de crier, j'ai perdu connaissance», dit-elle. Selon Asma, l'infirmière Bahia a été la deuxième victime de cette agression, «lorsqu'elle a essayé de m'aider, le jeune homme s'est tourné vers elle et l'a également tabassée». Les victimes ont été évacuées dans un état critique vers les urgences de l'EPH Slimane Amirat de Touggourt. Ce malheureux incident a provoqué une vague de colère chez les praticiens de la santé, qui l'ont assurée de leur solidarité. Beaucoup d'entre eux, marquant leur sympathie envers leurs collègues, parlent aujourd'hui de «recrudescence des cas de violences physiques, sans compter les insultes et les agressions verbales enregistrées presque tous les jours». « Ce climat d'insécurité influe négativement sur notre mission et la prise en charge des patients. Nous réclamons une intervention immédiate des services compétents pour assurer notre protection contre ces actes et pour travailler en sécurité», affirment nos interlocuteurs.