Des marchés de proximité de fruits et légumes, réalisés à travers plusieurs communes de la wilaya de Bouira, sont inexploités. Le mode d'attribution de ces stands est à l'origine de cette situation, qui dure malheureusement depuis des années. Le nombre d'espaces commerciaux recensés à travers ces points construits à coups de milliards de centimes est important. L'exemple des deux points de vente implantés au niveau des quartiers de Aïn Graouch et Draâ El Bordj, dans la ville de Bouira, illustre parfaitement la défaillance de la collectivité locale à qui incombe cette responsabilité. Une enveloppe de 30 millions de dinars avait été dégagée pour la réalisation dudit marché, englobant 51 stands et 15 locaux commerciaux. «Cela fait plus de 5 ans que ce marché de proximité est réceptionné. La quasi-totalité des espaces attribués n'est pas occupée», se désole un marchand de fruits et légumes exerçant dans l'informel. Les vendeurs à la sauvette continuent d'occuper des trottoirs et autres espaces publics. L'immobilisme des autorités locales quant au règlement définitif de ce dossier soulevé maintes fois dans les colonnes de la presse locale a trop duré. Des vendeurs exerçant dans l'informel squattent les abords des routes, à l'image de la RN18, précisément au village agricole Saïd Abid, à 7 km à l'ouest du chef-lieu de wilaya. La circulation devient parfois délicate sur ce tronçon. Des embouteillages se forment quotidiennement sur cette voie à cause du nombre important de camionnettes de vendeurs stationnées aux abords de la route. Les services de sécurité, sollicités par les autorités locales, sont intervenus à plusieurs reprises, en délogeant ces commerçants exerçant dans l'illégalité. L'anarchie règne. Même sur les bas-côtés des routes nationales, comme la RN5 et la RN26, où le nombre de marchands informels va crescendo. Des baraques ont été même construites par des jeunes, qui ont installé toutes sortes de marchandises. «J'ai déposé une demande au niveau de l'APC de Bouira, mais aucune suite ne m'a été donnée», fulmine un marchand ambulant. Et d'ajouter: «Au niveau des quartiers de la ville de Bouira, des espaces ont été attribués à des gens qui ne sont pas dans le besoin.» Le chef de daïra de Bouira a précisé que 11commerçants occupent leurs espaces au niveau du marché de proximité de Draâ El Bordj. Ce dernier qui englobe une soixantaine d'espaces avait été réceptionné en 2010. «Les commerçants ont refusé d'occuper ces espaces», a expliqué le responsable, sans donner les raisons de «ce refus». La réalisation des marchés de proximité, décidée par le gouvernement dans le cadre de la lutte contre l'informel, n'a pas donné ses fruits à Bouira. Reconvertir ces espaces en salles de sport ou de soins a été vivement souhaité par les populations. Des commerçants refusant toujours de s'installer dans des locaux et espaces réalisés depuis des années et qui se trouvent actuellement à l'abandon. Les pouvoirs publics doivent agir et trouver une solution à ce problème. Ni le maire de Bouira ni encore moins le directeur du commerce n'ont donné suite à notre demande pour plus d'informations sur ce dossier.