Le prix de la pomme de terre a atteint la barre des 100 DA sur les marchés de fruits et légumes du pays. En dépit des mesures et autres mécanismes mis en place par les pouvoirs publics, notamment dans le cadre du Système de régulation des produits de large consommation, (Syrpalac), le consommateur est, une fois de plus, confronté à une hausse vertigineuse des prix du produit en question. Pourtant, le système de régulation vise essentiellement à protéger les revenus des agriculteurs et surtout à garantir le pouvoir d'achat du consommateur. Chose qui n'a pas marché en raison des dysfonctionnements dans la gestion de toute la filière. La flambée que connaissent les prix du tubercule affecte plusieurs marchés du pays, y compris les wilayas productrices dudit produit. Dans la wilaya de Bouira, connue pour sa production importante du tubercule, les prix se sont envolés pour atteindre les 100 DA le kilo. Au niveau du marché de fruits et légumes du chef-lieu de wilaya, des commerçants ont expliqué cette envolée exagérée des prix par la rareté du produit et par les prix pratiqués par les commerçants de gros. Chedani Rabah, agriculteur et spécialiste dans le domaine, a estimé que cette augmentation est due à une régression de la superficie réservée à la pomme de terre de consommation, selon lui, «l'Etat n'a pas mis de véritables mécanismes pouvant aider les producteurs». Même la qualité du produit proposé sur les étals pose problème. Fragilisés par une augmentation effrénée d'autres produits, le pouvoir d'achat du consommateur est sérieusement menacé. L'absence d'un véritable organisme de contrôle pouvant mettre fin à la spéculation et surtout au monopole exercé par certains «producteurs», est à l'origine de cette augmentation. La cherté de la pomme de terre a entraîné l'augmentation des prix de tous les autres produits. La tomate est cédée à 150 DA le kilo, a-t-on constaté. Dans cette région, la récolte de pomme de terre a été relativement faible ces dernières années. En pleine saison, le produit n'est pas descendu sous le seuil des 80 DA. Contacté par téléphone, le directeur des services agricoles de la wilaya de Bouira a affirmé «n'être pas au courant de cette augmentation», et renvoie la balle à la direction du commerce. «C'est un problème qui relève de la direction du commerce», dit-il. Par ailleurs, une opération de déstockage de la pomme de terre à travers quelques chambres froides implantées dans la wilaya sera lancée dans les prochains jours. Cette opération, décidée par le ministère de l'Agriculture, vise surtout à alimenter d'une manière suffisante les marchés en ce produit de large consommation. Cependant, les quantités déclarées dans le cadre de ce «stock de sécurité» ne satisferont jamais les besoins des consommateurs, que ce soit au niveau local ou national, a estimé un autre spécialiste.