Une rencontre entre les opérateurs économiques et les producteurs de pomme de terre s'est déroulée dernièrement à la direction des services agricoles de Bouira (DSA). Cette réunion a vu la participation des principaux producteurs de pommes de terre de la wilaya, de même que Bouzini Mustapha, président du CIRPT (Conseil interprofessionnel régional de la pomme de terre), Messaoud Boudhane, président de l'association des maraîchers, du directeur de la Chambre d'agriculture, Akkouche Malek, un représentant de la DSA, et Boualem Akrouche de Mac Soummam, venu en personne pour faire des offres aux producteurs afin d'acheter leurs produits. D'emblée, la séance prendra une tournure assez houleuse, du fait que les producteurs de pomme de terre avaient enfin devant eux un responsable faisant partie du Syrpalac (Système de régulation des produits agricoles de large consommation), un organisme longtemps décrié et auquel beaucoup de reproches ont été faits. "Nous sommes venus à Bouira pour acheter 5000 t de pomme de terre de qualité, avec un calibre standard et non vertes, pour cela nous vous proposons le prix de 35 DA le kilo", annoncera le responsable de Mac Soummam, qui a insisté auparavant pour faire comprendre qu'il s'agissait là du renouvellement du stock de sécurité. La majorité des producteurs ayant déjà arraché et vendu leurs tubercules, les 5000 t prévus initialement à l'achat par l'opérateur économique ne trouvera aucun écho, si ce n'est des remontrances sévères. "Vous venez en fin de saison, nous aurions aimé vous voir en début de saison avant d'entamer la récolte. Aujourd'hui, nous avons connu des jours où notre marchandise a été bradée, ce n'est que maintenant que les prix se stabilisent autour de 35 à 38 DA le kg", déplorera un producteur de Aïn Bessem. Après plusieurs heures de tergiversation, quelques producteurs de pomme de terre ont concédé au représentant de Mac Soummam la vente de 2000 t de tubercules au prix de 40 DA. Prix qui devra recevoir l'aval du ministère de l'Agriculture avant que le Syrpalac ne procède à l'achat. Toutefois, les préalables imposés par les agriculteurs ne se limitent pas uniquement au prix. Ils exigent la signature de convention, non pas à la saison, mais à l'année pour l'ensemble de leurs productions avec des prix variant entre l'été et l'hiver pour la pomme de terre d'arrière-saison. Par ailleurs, il a été exigé que le Syrpalac ne fasse aucune retenue sur les cargaisons livrées. "Par le passé, nous avons eu des retenues conséquentes sur les cargaisons livrées sous prétexte que la marchandise était avariée, aujourd'hui si nous vous vendons, venez contrôler les pommes de terre sur le terrain avant de les acheminer vers vos points de stockage", déclarera M. Bouzina. Les producteurs de pomme de terre ont également souligné la nécessité de déstocker les tubercules lors des périodes de soudure entre les deux récoltes et non pas quelques jours avant le début de leurs récoltes. "Avec ces pratiques, nous sommes perdants chaque année du fait que le déstockage des tubercules intervient au moment de nos récoltes, et de ce fait l'abondance sur le marché nous fait perdre de l'argent", interviendra M. Boudhane. Le représentant de Mac Soummam affirmera à ce propos que ce n'est pas le Syrpalac qui s'occupe du déstockage, mais l'Onilev (Office national interprofessionnel de légumes et viandes). L'ensemble des points ayant été passé en revue, M. Akrouche s'engagera porter à la connaissance des services du ministère les doléances soulevées, ainsi qu'une réponse pour lancer ou non l'acquisition de pommes de terre dans la wilaya de Bouira afin de renouveler le stock de sécurité. Avec la tension actuelle sur le marché du tubercule, le prix de la pomme de terre atteindra inévitablement et allègrement la barre des 80 DA le kilo d'ici le mois de mars prochain. H. B.