Le secteur algérien des assurances a progressé durant l'année 2006. Beaucoup d'Algériens hésitent, cependant, à contracter une assurance à cause des tarifs jugés trop élevés, les délais estimés trop lents et la crainte d'une probable incompatibilité avec la religion. Les assureurs sont légèrement dépités par la " stagnation " du marché des assurances. Le chiffre d'affaires des assurances au premier trimestre 2006 (pourtant en hausse de 2,24% par rapport à l'année dernière) est jugé " modeste " par le secrétaire du CNA en comparaison avec le bilan des exercices antérieurs puisque le chiffre d'affaires réalisé, bon an mal an, tournait autour de 8%. A quoi peut-on imputer cela ? Une enquête diligentée par le Conseil national des assurances (CNA) et réalisée par le bureau d'études " International Media and Market Research" (Immar) a tenté de connaître les attentes et les plaintes du public qui fréquente les agences d'assurances. L'étude a été réalisée sur un échantillon de 4804 individus au niveau de 180 agences situées dans 15 villes du pays. Selon l'Immar, les personnes qui s'intéressent aux assurances sont généralement des fonctionnaires salariés (87% d'hommes et 1,4% de femmes) ayant entre 35 et 59 ans. Les raisons de leur visite ont été à 54,15% pour souscrire un contrat, 16,.4% pour s'informer, 15% pour déclarer un sinistre et 11% pour demander une indemnisation. Beaucoup d'entre eux, a affirmé le représentant de l'institut Immar, sont déçus par les délais d'indemnisation. Pour remédier à cette situation, des mesures ont été prises, selon le directeur des assurances au ministre des Finances. M. Hadj Mohamed Seba, a, en effet, affirmé que les compagnies d'assurances devront limiter les délais d'indemnisation à deux mois. Ce système, a-t-il soutenu, émane de la volonté des compagnies d'assurance. Les législateurs y ont ajouté, dans l'article 14 de la nouvelle loi sur les assurances, a précisé M. Seba, une mesure stipulant que les assureurs et les assurés peuvent prévoir dans leur contrat un délai d'indemnisation. Si la compagnie d'assurance n'arrive pas à honorer ses engagements, elle sera tenue de débourser une indemnisation de retard. " Les délais varieront d'une compagnie à une autre. Cela créera une certaine compétitivité entre les assureurs ", a indiqué M. Seba avec enthousiasme. Le système d'indemnisation directe des assurés (IDA), déjà opérationnel dans la branche d'assurance automobile, devrait ainsi être généralisé à toutes les autres branches afin de réduire les délais d'indemnisation. Il est à signaler que l'assurance automobile, de par son caractère obligatoire, se taille la part du lion dans le marché. L'institut Immar a relevé que 92,5% des personnes interrogées ayant une assurances automobile, 18,6% une assurance activité, 17% une assurance habitation et 7,4% une assurance voyage. Selon le bilan 2006 des assurances, la part de marché de l'assurance automobile se situe à 8,21%, suivi de la branche " incendie accidents et risques divers (IARD) avec un taux de 3,86% ". Les assurances " transports " ont connu une baisse de 3 points par rapport à l'année dernière, descendant ainsi du taux de 11 à 8%. La raison serait liée, selon les explications fournies à la presse, aux réductions tarifaires accordées à l'aviation du fait du renouvellement de la flotte et à la concurrence. L'institut Immar a constaté, quant à lui, que le facteur " confiance " détermine le plus souvent le choix de la compagnie d'assurance (48%). En deuxième lieu vient le " bouche-à-oreille (26%), la proximité du lieu de résidence (22,5%), la qualité des prestations (21%), l'image de marque de la compagnie (16%) et enfin la proximité du lieu de travail (13%). Les Algériens restent généralement fidèles à leur compagnie d'assurance. 72% des personnes interrogées affirment n'avoir jamais quitté leur compagnie. Parmi les 26% ayant décidé de changer d'agence, 26% l'ont fait par perte de confiance, 26,1% à cause des tarifs jugés trop élevés, 21% à cause des retards dans l'indemnisation et 14% à cause d'une mauvaise expérience au moment de la souscription. L'indemnisation des sinistrés : 39% l'on jugé suffisante, 37% n'ont pas été satisfait et 7% n'ont eu aucune indemnisation. Les enquêteurs de l'institut Immar ont indiqué, par ailleurs, que l'image des compagnies d'assurances est jugée mauvaise par 35% des personnes interrogées